Le dialecte macédonien. 53 humaine, que de méconnaître le sang grec d’Alexandre et de ses collaborateurs! Les relations entre les Macédoniens et les autres Hellènes présentent une certaine analogie avec la situation de la Prusse vis-à-vis de l’empire germanique. L’électorat de Brandebourg, s’efforça pendant des siècles, de rester en dehors des rixes intestines de l’empire, attitude très favorable à sa propre consolidation. C’est pourquoi les anciennes tribus allemandes, comme les Francs, les Bavarois, les Souabes et les Saxons regardèrent les Brandebourgeois et les Prussiens comme des demi - Allemands, jusqu’à ce que la Prusse devînt l’Etat le plus puissant de l’Allemagne et obtînt l’hégémonie sur tout l’empire. Les recherches étymologiques, qui généralement disent le dernier mot sur l’orinine des peuples, ne peuvent pas guider notre jugement sur celle des Macédoniens, puisque l’antiquité ne nous a légué aucune trace d’une langue macédonienne particulière. A la cour royale d’Edessa et de Pella on parlait, depuis les guerres contre les Perses, le grec attique, qui se propageait, à cette époque, comme le dialecte préféré des classes éclairées de toute l’Hellade. Aussi les lois et les décrets étaient-ils promulgués dans ce dialecte, en Macédoine. Les discours même d’Alexandre à ses soldats, nous sont parvenus en langue attique; dans de rares circonstances seulement, en des moments de péril et de crise sur le champ de bataille, Alexandre, raconte Po-lybe, exhortait ses fidèles en „langue macédonienne.“ Mais celle-ci n’a pu être, comme d’autres considérations le prouvent, qu’un dialecte rural, dans lequel se tenait la conversation familière des soldats. On sait d’ailleurs qu’il existait une différence très accentuée entre les divers dialectes de la Grèce antique. Ainsi, le dorien et l’éolien se distinguent considérablement du grec attique; la langue d’Homère est tout autre