IX. Les prétentions ecclésiastiques des Serbes et leurs écoles en Macédoine. La situation des Serbes à l'égard de la Macédoine a déjà été indiquée à maintes reprises, dans le cours de cet exposé, de sorte qu’un bref résumé historique suffira, pour faire comprendre la querelle qui a éclaté dernièrement entre le patriarche oecuménique et le gouvernement serbe, au sujet de la possession de la métropole de Skopia. En général, d’ailleurs, nous devons le reconnaître, les relations des Serbes avec l’hellénisme, comme avec le patriarcat oecuménique, sont restées, dans les siècles écoulés, presque toujours satisfaisantes. Aussi n’existe-t-il pas, tant s’en faut, entre les Hellènes et les Serbes, la haine profonde, invétérée, qui se manifeste entre les Bulgares et les Grecs. Après l’époque des invasions serbes, de 6xo à 620, des rapports assez satisfaisants s’établirent même entre Bysance et l’État serbe. L’église serbe était soumise à la direction de l’archevêché d’Achris (Ochrida), fondé par Justinien, en 535, et cet état de choses subsista lorsque les Serbes obtinrent la création d’un évêché propre, à Ipeck ou Petsch. Les évêques d’Ipeck restèrent les suffragants de l’archevêque d’Achris, et ce fut seulement en 1218, que le siège d’Ipeck devint indépendant de ce dernier. C’était au temps de la plus grande faiblesse de l’empire, au moment où de prétendus croisés de race latine surprirent Constantinople, et où