La question des Slaves de la Macédoine septentrionale. 135 nent d'être reconquises par l’église du patriarcat, c’est-à-dire par la nationalité serbe. Il serait par conséquent plus exact de regarder le nombre indiqué ci-dessus comme celui des membres des communautés ecclésiastiques bulgares schismatiques. — N’oublions pas toutefois que des savants russes très estimés contestent à présent, nous le répétons, que les Slaves de la Macédoine soient de nationalité bulgare, et affirment qu le „vote populaire“ de 1872 fut simplement le résultat fictif de l’agitation panslaviste d’alors. En tout cas, il faut voir là une justification complète, quoique tardive, de l’attitude du patriarcat, à cette époque. M. Goptschewitsch prétend établir le caractère serbe des Slaves macédoniens, principalement au moyen de particularités linguistiques, ce qui est très difficile, vu le faible degré d’éducation des Slaves ruraux. L’auteur se voit donc obligé de s’abstenir de formuler un jugement quelconque, soit affirmatif, soit négatif sur ce point. Par contre, l’assertion de M. Goptschewitsch, d’après laquelle les moeurs publiques et en particulier, les chants populaires des Slaves macédoniens seraient conformes à celles des Serbes, semble être plus justifiée. Ce qui la rend très vraisemblable, c’est que les Bulgares ne possèdent point encore jusqu’à ce jour, de chants populaires. Il n’existe pas, en vérité, dans toute l’Europe, de race aussi pauvrement douée, du côté intellectuel, que celle des Bulgares. Aucun chant, aucun poëme, aucun monument d’architecture, aucune oeuvre d’art, qui puisse être signalé comme le fruit du génie national du peuple bulgare! Selon nous, cette nation est, au fond, restée aussi grossière et aussi inculte que l’étaient ses ancêtres mongols, au moment où ils quittèrent, il y a treize cents ans, les steppes asiatiques. Un argument beaucoup plus fort dans la question qui nous occupe est tiré du fait notoire que les Bulgares