22 4 Chap. XIII. Le monastère bulgare Zographos un évêque grec, coiffé de la tiare romaine, et de l’autre côté, les soldats byzantins qui ont allumé l’incendie. Cette scène doit naturellement persuader aux pieux Bulgares que le Patriarchat oecuménique a fait brûler les moines bulgares, à cause de leur persévérance dans la foi orthodoxe, et que par conséquent, c’est leur église, non l’église grecque qui a sauvegardé le dogme chrétien ! Contrairement à cette légende, le manuscrit 208 de la bibliothèque du Saint-Synode, à Moscou, raconte ce qui suit: Le pape de Rome avait fait à l’empereur Michel Paléologue des offres brillantes, entre autres, la domination sur l’Italie, s’il voulait faire rentrer l’église grecque dans le giron de l’église romaine. L’empereur, alléché par ces propositions fallacieuses, y consentit, mais il rencontra, dans le clergé grec tout entier, la résistance la plus opiniâtre. Alors, le Pontife du Vatican demanda à l’empereur de réduire les récalcitrants par le fer et le feu. Le Patriarche oecuménique Joseph fut la première victime de la persécution. On le tortura, puis on le brûla, parce qu’il ne voulait point se soumettre à l’autorité suprême de Rome. La rage de l’empereur ne connut aucune limite; ses plus proches parents eux-mêmes tombèrent sous ses coups; enfin il envahit, avec une grande force militaire, le Mont-Sacré, où il mit à mort non-seulement les 28 moines du monastère Zographos, qui d’ailleurs étaient grecs pour la plupart, mais encore des centaines d’autres religieux. L’empereur termina ses jours dans la folie, et la décision du Saint-Synode interdisant de célébrer des messes pour sa mémoire, fut approuvée par sa veuve, l’impératrice Théodora! Ainsi les chefs spirituels du peuple bulgare ne reculent jamais devant les falsifications historiques les plus stupides, lorsqu’il s’agit de manifester leur haine contre le Patriarcat oecuménique. N’oublions pas non plus de mentionner que,