parmi les anciennes tribus helléniques. 49 l’esprit de particularisme ne fut nulle part si fortement développé que chez les peuplades helléniques. En effet, les Spartiates, à l’époque même où la splendeur d’Athènes atteignait son apogée, regardèrent avec un orgueil dédaigneux ces Athéniens qui leur paraissaient des gens superficiels et frivoles, et crurent pendant des siècles déroger à leur propre dignité, s’ils se mêlaient de leurs affaires. Ils ne se laissèrent déterminer à prendre part à la défense commune contre les Perses qu’après s’être assuré le commandement absolu de toutes les forces militaires des Hellènes. Les Béotiens se tinrent pareillement à l’écart jusque après la fin de la guerre du Péloponèse et ils étaient tournés en dérision par les Athéniens, à cause de leur manque de goût pour une culture plus fine, tandis qu’à Thèbes, on manifestait les mêmes sentiments vis-à-vis des Athéniens. C’est pourquoi l’on comprendra aisément comment les Macédoniens et les Epirotes se gardèrent, pendant tant de siècles, de toute intervention dans les affaires intimes des autres Hellènes. Cependant il serait en contradiction avec les faits historiques de soutenir qu’ il n’existait, avant Philippe, aucune espèce de relation entre la Macédoine et la Grèce. En effet, par l’intermédiaire de colonies nombreuses installées sur la côte et dans l’intérieur de la Macédoine, un commerce actif s’exercait entre ce pays et le reste du monde hellénique. Les rois cédaient volontiers les bords de la mer à ces colons, car ils appliquaient toute leur activité à l’extension de leur territoire vers le nord. D’ailleurs les Macédoniens, comme leurs frères doriques de Sparte et de l’Epire, n’étaient nullement enclins à la vie maritime. Les colonies de la côte étaient donc d’une grande utilité pour les souverains macédoniens, c’est pourquoi ils ne touchaient pas à leur indépendance. D’autre part on ne peut citer non plus un seul cas où ces colonies auraient essayé d’étendre leur influence et La Macédoine. 4.