Chap. IV. L’esprit de particularisme de l’histoire humaine. D’autres parties de la tribu dorique se tournèrent du côté de l’ouest et de l’est, c’est-à-dire s’emparèrent des vallées fertiles de l’Epire, de la Thessalie et de la Macédoine. Le petit nombre des monuments littéraires, que nous a fournis l’antiquité, nous fait connaître, dans tous les cas, la parenté intime entre les Grecs du Nord et les Spartiates. Les Etats fondés par ces deux tribus montrent, en effet, une analogie frappante par leur organisation administrative. Tandis que se développait bientôt dans la Grèce centrale, dans les îles et les colonies une constitution démocratique, sous les formes les plus libres et les plus variées, le gouvernement de Sparte conservait, sans altération sa base aristocratique et monarchique. De même en Epire, en Thessalie, en Macédoine, aussi bien qu’en Thrace, régnaient des rois originaires des familles grecques aristocratiques. L’autorité royale peut se transmettre à différentes familles nobles en changeant la dynastie; il peut s’élever aussi des dissensions intimes qui amènent divers partages du territoire national; mais la forme monarcho-aristocratique du pouvoir se maintient dans l’Etat jusqu’ aux jours les plus récents. La manière de se battre et l’armement des Grecs du Nord, en particulier leur maniement des lances longues et des boucliers ronds, ainsi que leur formation de bataille, en lignes d’infanterie compactes et serrées, sont également conformes aux habitudes des Spartiates. Au contraire les Illyriens et les peuplades scythiques du nord-est de la péninsule se présentent au combat armés de l’arc, et très souvent à cheval. Les savants, qui mettent en doute la consanguinité des Macédoniens avec la race hellénique, prétendent qu’aucune relation politique intime n’exista entre les premiers et le reste de l’Hellade, durant la longue période qui précéda Philippe et Alexandre. Il faut remarquer, relativement à cette objection, que