Chap. VIII. Reculade du bulgarisme le patriarcat a fait éditer, en idiome turc, un petit essai d’histoire générale des Hellènes, destiné à ces écoles, dont les maîtres et les disciples sont des Grecs zélés. Les plus riches familles envoient même volontiers leurs fils dans les écoles supérieures grecques de Constantinople, de Smyrne ou d’Athènes et si cette coutume ne vient pas à être contrariée brusquement, ces communautés seront, de nouveau, entièrement hellénisées, dans l’espace de dix ou vingt ans. Une évolution semblable' peut être observée en Macédoine. Dans plusieurs villes du nord et du nord-est de la Macédoine, où les Slaves avaient émigré en plus grand nombre, les Grecs avaient adopté la langue slave, par condescendance pour les nouveau venus, et sans en peser les conséquences. Peut-être aussi l’éducation scolaire grecque fut-elle un peu négligée, de sorte que la jeunesse oublia peu à peu la langue maternelle. Tout à coup, vers i860, survint la bruyante propagande bulgare. Elle entraîna les hommes irrésolus, gagna la population agricole par ses promesses trompeuses, terrorisa les timides par ses menaces, fit enfin persécuter les récalcitrants par les employés turcs, qui leur extorquaient brutalement des fonds. Par ces procédés, le parti bulgare devint bientôt tout-puissant, et le plébiscite de 1872 consacra sa victoire. L’écrivain moscovite déjà nommé, M. Dumovo, dit à ce sujet, dans son nouvel essai: „En faveur de l’exarchat, votèrent tous les adversaires du patriarcat oecuménique, sans distinction de race, Bulgares, Serbes, Vla-ques ou Albanais. D’autres se déclarèrent pour lui, à cause de leurs intérêts particuliers, ou parce qu’ils étaient terrorisés. Mais dans aucun cas, le nombre des voix acquises à l’exarchat ne saurait mesurer l’importance de la nationalité bulgare en Macédoine.“ D’ailleurs, le torrent commença bientôt à se dé- ' y gonfler, et l’hellénisme se ressaisit. Il s’était un instant laissé surprendre et le passage de quelques-uns