2 là Chap. XII. Les armatoles sauvegardent l’idée hellénique. derniers, de même ils continuèrent aussi leur mission protectrice en Macédoine, après 1830. Cette attitude n’a jamais varié dans la suite, bien qu’elle prît des formes diverses et qu’elle se manifestât avec plus ou moins d’énergie, suivant les circonstances. En général, les armatoles restèrent les protecteurs de la population rurale grecque, aussi bien à l’égard des abus des autorités turques qu’à l’égard des incursions des brigands albanais. Us appliquèrent, il est vrai, la peine du talion. Les Turcs commettaient-il un acte de violence, un chef de clephtes décidait sur-le-champ de leur rendre la pareille; s’il y réusissait, il remettait une partie du butin à la victime du premier attentat. Souvent, lorsque les Albanais avaient fait une incursion en Macédoine, ils étaient obligés, à leur retour, de livrer aux Clephtes le produit de leurs vols. Si aujourd’hui encore, la majorité de la population chrétienne est grecque, dans les villes et les campagnes de la Macédoine centrale et méridionale, le mérite de ce fait doit être attribué surtout à la résistance tenace des armatoles. On comprendra facilement, après cela, que les hoplarchigues aient été de tout temps, en Macédoine, les champions de l’idée nationale hellénique. Ils furent toujours prêts à se lever contre les Turcs. Dès que des difficultés surgissaient pour le sultan, dans une partie quelconque de son empire, soit en Serbie, soit en Bulgarie, soit en Syrie, soit en Egypte, les armatoles se groupaient immédiatement autour de leurs chefs et commençaient une campagne de guérillas, qui revêtit, à maintes reprises, une forme assez sérieuse.