aux mains des Hellènes ou des Slaves. 93 connaissance profonde des faits historiques et de la situation présente. Quel est donc le vrai but et quelle sera la conséquence naturelle des attaques bulgares, serbes et roumaines contre le patriarcat? — La constitution de différents évêchés nationaux en Macédoine et ailleurs, comme membres subordonnés de l’église orthodoxe, ferait entrer dans le saint-synode de Constantinople des représentants autorisés de ces trois nationalités. Ainsi, le synode deviendrait une sorte de comité international, dans lequel les Slaves aspireraient de toutes leurs forces à la majorité. Peut-être, le prochain patriarche serait-il bulgare; mais son successeur serait vraisemblablement un Russe ! Celui qui en douterait ne connaît pas l’Orient. Le développement des monastères du mont Athos, après l’arrivée des moines russes, a révélé suffisamment ce projet. — D’autre part, si les Serbes et les Roumains réussissent à amoindrir l’église orientale en créant encore, à côté du patriarcat, des exarchats serbe et roumain, cette église deviendra un objet de risée, offrant les chances les plus favorables aux propagandes rivales. Ces considérations ne doivent nullement être taxées de pessimisme. Les intentions dont nous avons parlé, se sont manifestées depuis longtemps, d’une façon concrète, dans certains cercles. Un écrivain de Bucharest, M. Jean Slav ici, représentant l’idée panroumaniste, a exposé la théorie suivante : „11 n’y a que deux aspirants à la possession de Constantinople : le tsar et le pape. Si le premier devient maître du Bosphore, toute la péninsule balcanique formera simplement une province russe, et la Roumanie ne pourra conserver ni son indépendance ni sa nationalité. D’un autre côté, lorsque le pape, aura été proclamé souverain de Constantinople, son pouvoir temporel sera rétabli, et l’église romaine fêtera sa réconciliation avec l’église orientale. La Roumanie a donc tout intérêt