188 Chap. XI. L’importance civilisatrice de l’hellénisme en Orient minorité vis à vis de la population chrétienne. Sur les 225000 habitants de Smyrne, près de la moitié sont grecs; à Salonique, le nombre des Hellènes surpasse du double celui des Turcs. Telle est la situation dans les trois villes les plus importantes de l’empire. Mais en général, il y a très peu de villes en Turquie, où l’hellénisme ne prenne un accroissement rapide. Ainsi, beaucoup de localités situées dans l’intérieur de l’Asie-Mineure, où l’on ne rencontrait pas de Grecs, il y a dix ans, contiennent aujourd’hui d’importantes colonies helléniques. Sur tout le littoral de l’Asie-Mineure, et sur les côtes méridionales de la Thrace, vit une population grecque plus ou moins dense. La Chalcidique est presque entièrement grecque, de même que le sud-ouest de la Macédoine. Dans la Macédoine septentrionale, des communautés grecques, enclavées dans l’élément slave, soutiennent une lutte acharnée contre ce dernier. Les îles de la mer Egée sont presque purement grecques; seules, Rhodes a contre 20000 Hellènes, environ 6000 Turcs, et la Crète, 93 000 Turcs contre 184000 Grecs. (En réalité, ces musulmans ne sont que des Grecs convertis à l’islam et parlent encore aujourd’hui la langue hellénique, sans rien comprendre à l’idiome turc). Sans doute, la proclamation de l’autonomie de la Crète transformera en peu de temps ces proportions numériques, au profit des Grecs. En général, il faut tenir compte du fait que l’hellénisme s’accroît fort rapidement, tandis que le nombre des musulmans décroît d’une façon constante, ce qui s’explique par leur situation sociale et par certaines habitudes de leur vie conjugale. „Le commerce et tout le mouvement international des affaires en Orient sont entre les mains des Arméniens et surtout des nombreux Grecs répandus partout. L’aisance et l’éducation intellectuelle de ceux-ci répondent naturellement à ce succès. Les grandes