VIII. Les écoles grecques et les écoles bulgares en Macédoine. Les adversaires de l’hellénisme ont coutume, ce qui est d’ailleurs fort explicable, d’employer l’argument tiré du nombre des suffrages émis, en 1872, dans les diocèses macédoniens de Skopia, Achris et Velessa, lequel aurait démontré la supériorité du bulgarisme en Macédoine. Mais cet argument est très faible. Si l’on procédait aujourd’hui à un second scrutin, les rapports numériques entre les diverses nationalités, dans les trois diocèses, paraîtraient tout autres, car d’une part, beaucoup de Slaves qui se disaient Bulgares, en 1872, adhèrent aujourd’hui au serbisme ; d’autre part, les partisans grecs, vlaques et albanais du patriarcat, qui étaient alors terrorisés, tournent de nouveau maintenant le dos au bulgarisme. Nous allons indiquer par une hypothèse allégorique frappante, la manière dont se développait généralement l’agitation en Macédoine, avant le plébiscite de 1872. Pour nous faire mieux comprendre, nous rapporterons à un but de propagande allemande la marche suivie par les agitateurs panslavistes, macédo-roumains et panalbanais. On saisira de cette façon, au premier coup d’oeil, le ridicule,, historico-scientifique“ de ce procédé. Supposons donc qu’une société allemande, au capital de cinq millions de marks se propose de faire-de la Macédoine une future province de l’empire