X 5 6 Chap. IX. Les Slaves du nord d. 1. Macéd. sont-ils serbes ou bulgares ?' ont emprunté leur propre langue slave en partie aux Serbes, en partie aux prêtres grecs, connaissant la langue ecclésiastique slave. En tout cas, la langue serbe est plus ancienne que la langue bulgare, et les efforts des Bulgares pour s’attribuer le rôle d’un peuple primitif ayant engendré les Slaves balcani-ques font, à bon droit, sourire de pitié. Avant tout, en effet, l’histoire constate que si les Bulgares envahirent souvent la Macédoine, ils furent toujours expulsés avec de grandes pertes. Ils n’eurent donc jamais le loisir de fixer leur noble race sur le territoire macédonien. Nous inclinons donc à croire que les Slaves de la Macédoine septentrionale appartiennent à la race serbe et non à la race bulgare. Nous -tenons aussi pour indubitable qu’en Vieille-Serbie, c’est-à-dire dans les sandchaks de Pristina et de Kossyphopédion (Kossowo), ainsi que dans le vilayet de Novibazar, les habitants slaves sont aussi d’origine serbe. Dans ces districts, n’a jamais eu lieu de „plébiscite bulgare“, de sorte que nulle objection de ce genre ne peut nous être opposée. Nous comprenons donc aisément l’envie manifestée par la Serbie de regagner son influence nationale sur les Slaves des districts de Skopia et de Vitolia. Mais ce but ne saurait être atteint, en pourchassant l’hellénisme et l’Eglise orthodoxe! C’est pourquoi nous sommes d’avis que la querelle ecclésiastique gréco-serbe suscitée à Skopia d’une manière futile et injuste, constitue de la part des Serbes, une faute politique grosse de conséquences. D’après le tableau précédent, le sandchak de Skopia est donc habité par environ 147000 Slaves chrétiens. En revanche, dans les sandchaks de Pristina et de Kossowo, la population chrétienne est beaucoup plus faible; elle peut être évaluée tout au plus à 100000 âmes. On rencontre aussi, cela va