Rivalité entre les Macédoniens et les autres Hellènes. 5 1 le roi Archélaus créa dans sa nouvelle résidence de Pella une seconde Athènes, en rassemblant à sa cour les poètes et les artisans les plus célèbres de la Grèce. Cet encouragement des arts libéraux se continua également sous ses successeurs. De ce foyer de lumière sortirent Aristote, l’esprit hellénique le plus universel, et Alexandre le* Grand, le propagateur de la civilisation grecque dans l'univers entier. D’ailleurs, la Macédoine ne resta pas aussi étrangère aux événements politiques de l’Hellade qu’on le suppose ordinairement. Ainsi, pendant la guerre du Péloponèse, lorsque les partis en présence se disputent le pouvoir sur leurs colonies en Macédoine, le roi Perdiccas II recherche l’amitié des Spartiates; puis, comme la puissance lacédémonienne lui porte ombrage, il accepte les propositions d’alliance des Athéniens, qui lui abandonnent quelques petites colonies. Vingt ans après le rétablissement de la paix, une armée lacédémonienne pénètre de nouveau en Macédoine, menaçant non seulement la ville d’Olynthe, mais encore l’indépendance de tout le royaume macédonien. C’est pourquoi Alexandre II s’efforce d’acquérir la Thessalie, pour barrer le chemin aux armées qui s’avancent vers le nord. Mais après la conquête des villes thessaliennes de Larissa et de Krannon, les Thébains, inquiets du voisinage des Macédoniens, interviennent en Thessalie et sous la conduite de leurs chefs Pélopidas et Epaminondas, envahissent plusieurs fois la Macédoine. Ils emmènent même à Thèbes, comme otage, le prétendant Philippe; cependant dès que celui-ci s’empare du trône, il réussit à établir un accord entre Thèbes, la Thessalie et la Macédoine, de sorte qu’il se voit subitement à la tête d’une puissante Confédération du Nord. En ce moment, les Athéniens jaloux du prestige croissant de Philippe essaient d’opposer à cette combinaison une ligue des Etats du centre; puis ils ouvrent les hostilités, 4*