La situation géographique de la Macédoine. 23 désignerait pas assez clairement lès Slaves de ces districts comme des Bulgares. Les Albanais détestent pareillement la dénomination de Vieille-Serbie, attendu qu’ils revendiquent ce département comme une partie intégrante de la patrie albanaise. Ces fixations diverses expliquent comment on trouve dans les tableaux géographiques des données différentes sur l’étendue générale, sur le nombre des habitants et sur les facteurs politiques du pays. — En outre, les dénombrements officiels n’ont jamais été exécutés avec la moindre exactitude, et beaucoup de statistiques particulières se bornent à des estimations plus ou moins imaginaires. Le chiffre de la population, d’après ces données, varie donc entre 1,600,000 et 2,850,000 habitants et l’on se rapprochera sans doute de la réalité, en l’évaluant à deux millions un quart, y compris les habitants des sandchaks du vilayet de Kossyphopédion. (Le dernier terme signifie; Champ de merles.) Quant à la dénomination des localités géographiques, nous emploierons très rarement les noms grecs historiques. Il nous serait assurément facile de substituer aux dénominations turques et slaves, qu’on trouve maintenant dans la plupart des cartes géographiques, des noms grecs consacrés par toutes les recherches de l’histoire impartiale. Mais dans un travail documenté, qui doit se faire apprécier par son réel mérite et non par des puérilités, on peut négliger ce procédé pourtant légitime. Par raison d’Etat, le gouvernement turc a cru, il est vrai, profitable de déformer les noms grecs historiques pour leur donner un son turc, ou de préférer les dénominations slaves, afin de renier manifestement le caractère hellénique du pays. Ainsi, en Europe, on s’accoutuma peu à peu à employer, au lieu des noms macédoniens bien connus dans tous les cercles scientifiques, des appellations composées en vue des intérêts turcs ou slaves et offensant aussi bien la