3 2 Chap. IV. Politique panhelléniste des Macédoniens. pleins de mépris pour le „parvenu macédonien“, qui montre aussitôt une supériorité écrasante et finit par humilier complètement les Athéniens. Pourtant, tout en gardant une juste admiration pour les discours célèbres de Démosthènes, l’historien impartial ne peut pas dénoncer Philippe comme un ennemi juré de l’Hellénisme. Au contraire, ce souverain avait déjà proclamé, au milieu des Thébains, avant de commencer la guerre contre Athènes, qu’il s’attribuait la mission sublime de réunir toutes les tribus helléniques, pour la destruction de l’empire persan. Aux jeux olympiques et dans l’assemblée générale des Grecs à Corinthe, Philippe affirma de nouveau qu’il portait tous ses efforts vers ce but et qu’il considérait les hostilités contre les Athéniens, comme une guerre fratricide regrettable. Mais l’idée du panhellénisme ne fut jamais développée par aucun Grec d’une manière plus éclatante et plus magnifique que par le fils de Philippe, le glorieux roi Alexandre. Ce ne fut pas la dure existence d’aventurier, ni l’ambition immodérée qui stimulèrent ce jeune roi dans sa lutte gigantesque ; non, il se donna la noble tâche de renverser le pouvoir despotique de l’empire barbare et d’apporter la lumière de la civilisation hellénique à des peuples courbés sous les fers de l’esclavage. Il voulut fonder un grand empire, d’esprit et de culture grecs, qui était prédestiné à préparer les voies au règne plus élevé encore du Christianisme. — Et serait-il croyable, que les créateurs de cette oeuvre grandiose, qui constitue le plus grand acte de civilisation de toute l’histoire hellénique, eussent été les descendants d’un peuple illyrien ou mongol, paré artificiellement de la culture grecque? L’histoire présente-t-elle un seul exemple de peuple inférieur, qui se soit fait le propagateur d’une civilisation étrangère extrêmement développée? — Jamais; ce serait attenter grossièrement à tout l’enseignement de l’histoire