Comment se fait l’agitation en Macédoine. 123 germanique. Elle arriverait à son but par les moyens suivants. On recruterait, en Macédoine, quelques centaines d’aventuriers, comme on en rencontre dans chacune des villes de ce pays. Ces gens parlent souvent trois ou quatre langues diverses: le grec, le turc, le bulgare, l’arménien, etc ; ils comprennent aussi quelques mots d’allemand. Ils connaissent à fond la Turquie dont ils ont été, pour la plupart, momentanément les agents ; en tout cas, ils entretiennent toujours de bonnes relations avec l’un ou l’autre des employés supérieurs turcs, auxquels ils peuvent rendre, à l’occasion, de précieux services. D’ailleurs, ils vivent de commerces douteux, procurent des pensionnaires aux maisons de tolérance, fournissent des rapports d’espionnage à la police, et se livrent à d’autres occupations du même ordre. Qu’une telle classe d’hommes pullule spécialement dans les pays turcs, où la vie publique se manifeste quotidiennement par l’arbitraire, la calomnie, la corruption et le vol, il n’y a pas lieu de s’en étonner. Néanmoins, il est caractéristique que l’on soit obligé de solliciter leur concours pour la propagande politico-nationaliste, car personne n’y est plus propre. L’agitation bulgare en Macédoine, depuis 1860, s’est poursuivie exclusivement avec ces éléments. Plus tard, Apostolos Margaritis rassembla autour de lui un état-major de pareils agitateurs, pour son travail „de lumière macédo-roumaine“ et dans l’exemple qui nous occupe, nous ne pouvons pas nous dispenser de la coopération de tels individus. Admettons donc que cinq cents agitateurs de cette catégorie soient engagés, aux appointements mensuels de 150 marks, et répandus dans les différentes parties de la Macédoine, sous le contrôle de dix commissaires spéciaux venus d’Allemagne, soumis eux-mêmes à la direction d’un haut commissaire allemand résidant