Massacres à Niaussa. 213 mes chacun, de sorte que le nombre des défenseurs de la ville fut porté ainsi à 4000 environ. Les forces des Turcs étaient six fois supérieures; en outre, ceux-ci amenaient vingt canons. Pendant que l’artillerie ouvrait le feu contre les remparts, les Turcs donnèrent l’assaut sur toute la ligne; et le 18 août 1821, après un combat acharné de trois jours, Niaussa ■succomba. Spiridon Tricoupis décrit de la manière suivante, dans son „Histoire de la guerre de l’indépendance hellénique“, les atrocités commises par les vainqueurs: „Cinq mille chrétiens de tout âge et de tout -sexe furent massacrés sur les murailles, dans les monastères et dans les rues de la ville. Cinq mille autres furent faits prisonniers; mais la plupart d’entre eux furent mis à mort de la façon la plus cruelle. Des jeunes filles furent jetées dans les flammes, des femmes enceintes subirent d’odieuses tortures, des enfants furent arrachés des bras de leurs mères et pendus sous leurs yeux. Près du monastère de Paléopyrgon, cent femmes et enfants se précipitèrent dans le Lac Noir, pour échapper au déshonneur et aux tortures. Le jour suivant, les prisonniers mâles furent traînés devant les portes de la ville et abattus en masse comme du bétail. Les femmes des chefs Gatzos, Caratassos et Zaphirakis furent emmenées à Salonique, où la première, épouvantée par les tortures qui l’attendaient, embrassa l’islamisme. Les deux autres repoussèrent l’apostasie, quoique Abdul Aboud en personne leur eût, dans son palais, ordonné de se faire musulmanes. Puis, furieux de l’inutilité de ses efforts, le monstre fit fouetter les captives en sa présence, dans son propre bureau, et les fit pendre en face l’une de l’autre“. Cependant les deux chefs Gatzos et Caratassos parvinrent à s’enfuir avec cinquante compagnons, et ils se hâtèrent de mettre Verria en