Eug. Voulgarjs, le fondateur d’écoles grecques en Macédoine j du XVIIIe siècle. L’étude de la théologie grecque et surtout celle des langues slaves furent, dans la première moitié du siècle passé, les objets principaux de l’enseignement. Ainsi, le moine grec Paysios, le créateur de „la grande idée slave“, avait reçu son éducation dans les écoles du Mont-Sacré. Le fondateur des écoles communales grecques de la Macédoine fut Eugène Vulgaris, né à Corfou, en 1715. Il fréquenta dans sa jeunesse plusieurs écoles savantes à Rome et dans la Haute-Italie, puis, au bout de quelques années, il étudia à Vienne et à Leipzig. Il conçut alors le projet de fonder en Grèce des écoles supérieures, d’après le genre européen. Plusieurs riches commerçants grecs de Budapest mirent dans ce but, à sa disposition, un petit capital. Il se fixa alors à Janina, où il établit, en 1742, un gymnase secondaire. Mais les Hellènes de la Macédoine l’invitèrent bientôt à entreprendre chez eux la réforme scolaire et il fonda en 1745, à Kosani, le premier gymnase macédonien, à l’usage duquel il créa une bibliothèque qui est, encore aujourd’hui, la plus importante de la Macédoine. Dans les années suivantes, il étendit son action bienfaisante à Siatista, Florina, Kastoria, Salo-nique et Vitolia. Il organisa ainsi jusqu’eu 1762, dix écoles supérieures ; en outre il travailla longtemps sur le mont Athos. Ensuite, il fut appelé à Constantinople, où il exerça son activité, dans le même sens, jusqu’en 1768. Il composa, en même temps, de nombreux livres d’enseignement sur les mathématiques, l’histoire et la physique. Enfin, il s’occupa de l’édition à bon marché des classiques antiques, et il traduisit l’Enéide de Virgile en vers hexamètres néo-helléniques. On connaît sa déclaration fameuse: „L’hellénisme reconquerra sa suprématie politique et civilisatrice en Orient, au moyen de l’Evangile et d’Homère“. — En 1768, au moment de la guerre russo-turque, il fut appelé auprès de Catherine II. Cette souveraine