contre la création de l’exarchat bulgare. excessive dont on avait usé jusqu’ici à l’égard des agitations bulgares. Midaat avait été gouverneur du vilayet danubien et avait eu là les moyens d’observer l’oeuvre des Bulgares. Ses paroles firent donc une impression énorme à Dolma-Bagdjé, et le sultan donna l’ordre de tenir compte des réclamations du patriarche, à l’égard de la modification du firman. Après un long échange de notes entre la Porte et le patriarcat, le sultan consentit donc, le 25 décembre 1870, à la convocation d’un concile oecuménique, à Constantinople, qui aurait eu pour mission de statuer sur tous les points de controverse soulevés par l’organisation de l’exarchat bulgare. Ce concile aurait été composé des délégués de toutes les églises autocéphales du rite gréco-oriental, c’est-a-dire des églises de la Russie, de la Bukovine, de la Transylvanie, de l’église serbe de la Hongrie, de la Roumanie, de la Serbie, du Monténégro, de la Grèce et de la Turquie. Il va sans dire que les représentants de l’église russe se seraient crus obligés de jouer, dans le concile, le rôle d’avocats des Bulgares. Néanmoins, l’assemblée n’aurait pas laissé à la Russie la possibilité d’obtenir la majorité des voix. En effet, si le scrutin s’effectuait par Etat, les Russes ne pouvaient compter avec certitude que sur l’appui des Monténégrins, puisque la Serbie elle-même était fortement irritée de ce que le diocèse de Nisch devait faire partie du territoire de l’exarchat bulgare. D’autre part, si le vote avait lieu par archevêché, le patriarcat aurait certainement encore eu gain de cause. En vertu de ces considérations, la proposition d’un concile fut mal accueillie à Saint-Pétersbourg, et comme la situation politique se trouva à la même époque essentiellement changée par l’issue de la guerre franco-allemande, le sultan prêta l’oreille aux avertissements de la Russie. Aussi, l’iradé autorisant la convocation du concile fut-il rapporté, en mars 1871.