212 Chap. XII. Invasion du Mt. Athos par les Turcs, avec 500 moines et autres compagnons d’armes, sur deux navires grecs. Us prirent avec eux tous les vases sacrés, livres précieux et reliques de Saints, qu’ils purent emballer à la hâte. Cependant Pappas ne survécut pas longtemps à cet exil des Lieux-Saints. Il mourut durant le trajet et fut enterré dans l’île d’Hydra. Quant aux survivants, ils connurent la signification vraiment turque de la „grâce“ du vainqueur. Après le désarmement, tous les monastères et les villages sous leur dépendance, durent fournir cinq otages chacun, qui furent transférés à Salonique et retenus comme des criminels, au fond des pires cachots, durant plusieurs années. En outre, une indemnité de guerre de deux millions et demi de piastres leur fut imposée. Cette somme, énorme pour l’époque (800000 francs), ne put être complètement réalisée par les pauvres moines, même en vendant tous leurs vases sacrés d’or ou d’argent et jusqu’au dernier objet précieux de leurs couvents. Enfin, la péninsule reçut une garnison de 3000 hommes qui furent répartis entre les divers monastères et durent être entretenus, pendant de longues années, par les chrétiens, exposés à toutes les violences de ces soldats grossiers, choisis, de préférence, parmi les Kurdes. Ainsi fut étouffée l’insurrection dans les deux foyers du sud-est de la Macédoine, après quoi Abdul Aboud se dirigea vers le sud-ouest, avec la plus grande partie de ses forces. Les chefs de la révolte étaient là Zaphirakis, de Niaussa, avec les hoplarchigues Gatzos et Caratassos. Le premier commandait à Niaussa; Gatzos, à Vodena, et Caratassos, à Verria. Toutes les places situées entre Niaussa et Vodena étaient tombées entre les mains des insurgés, qui avaient balayé les autorités turques et leurs garnisons. Abdul Aboud conduisit son armée contre Niaussa, position centrale des insurgés, où Gatzos et Caratassos accoururent au secours de Zaphirakis, avec 500 hom-