contre le Patriarchat oecuménique. 179 gouverne. Étranger à notre race, maître de nous, il ne nous a jamais enlevé la parole, la langue, la nationalité. ... Si quelquefois nous avons fauté par quelque révolte contre notre souverain, ce fut toujours à l’instigation du clergé grec (1), l’éternel ennemi de l’Islam, qu’il ruine depuis des siècles, et contre lequel il use de nous en de criminels desseins. Mais n’oubliez pas, frères Albanais, que Dieu créa les nations avant les religions. Pour sauver notre peuple de l’orthodoxie, péril caché, ennemie du Christ, de l’humanité et des nationalités, attachons-nous corps et âme à l’Empire ottoman. L’Empire ottoman est notre vrai, notre plus grand protecteur, notre espoir, notre appui. Sûr de notre dévouement, croyez bien que le Sultan ne nous abandonnera pas à nos ennemis, qui sont aussi les siens . . . .“ Cette proclamation dévoile si pleinement le caractère et les véritables desseins du pieux Lazariste et de ses subordonnés, qu’il serait superflu d’insister davantage. Pour affaiblir et exposer aux persécutions le Patriarcat oecuménique, on va jusqu’à renier la doctrine chrétienne, et à ramper de la façon la plus vile devant l’Islam! Toutefois, mentionnons encore, au sujet de ce factum honteux, qu’on ne pourait rencontrer dans toute la littérature grecque ancienne et moderne, un seul écrit ayant pour but de déprécier le peuple albanais. Au contraire, les Hellènes ont toujours reconnu les rares qualités des Albanais, leur vigoureuse corpulence, leur amour de la liberté et leur caractère chevaleresque. En outre, on ne saurait citer dans l’histoire hellénique entière, c’est-à-dire dans le cours de vingt-cinq siècles, la moindre période où se soit manifestée, entre les Grecs et les Albanais, l’antipathie profonde que l’on constate, par exemple, entre les Albanais et les Serbes, ou entre les Grecs et les Bulgares. La louche tentative 12*