Alexandre le Grand et les Néréides. les Néréides, dont la reine est Kyra Kalo (c’est-à-dire la belle femme), soeur d’Alexandre, il s’écrie avec terreur: „Je vous salue, ô magnanimes Néréides. Sur l’âme du roi Alexandre, ne me faites pas de mal!“ Partout, en Macédoine, à l’approche d’un ouragan, les habitants de la campagne crient pour apaiser les Néréides: „Nous vous offrons du miel et du lait. Le roi Alexandre vient à peine de passer; il vit et règ-ne“. — Les marins rapportent que la fille d’Alexandre et de Thalassa, la belle Gorgona, dont le corps finit en poisson, apparaît souvent sur mer. Quand elle rencontre un vaisseau, elle se cramponne à la proue, et crie: „Le roi Alexandre vit-il encore?“ Si les marins répondent: „11 vit et règne“, elle se réjouit de l’agréable nouvelle et répand un calme plat sur la mer argentée. Ensuite, elle se met à jouer, sur sa flûte, des airs harmonieux et doux. Au contraire, si les marins imprudents répondent qu’il est mort, elle lâche alors le bâtiment, pleine de colère, et elle disparaît en faisant entendre des plaintes aiguës. Puis, de ses larmes, naissent des vagues formidables qui ballotent le vaisseau et l’engloutissent avec tout son équipage. Le conte suivant, répandu parmi la population rurale de Calavryta, dans le Péloponèse, montre jusqu’à quel point la tradition populaire a mêlé le souvenir du grand roi aux nymphes et aux Néréides de la fable antique: „Après qu’Alexandre eut subjugué le globe terrestre, il arriva à l’endroit où jaillit l’eau de Jouvence. Il remplit donc deux cruches de cette eau, pour se baigner et se rendre immortel. Mais l’un de ses aides de camp, qui lui eu voulait, s’empressa de communiquer ce secret aux soeurs du roi, en leur conseillant de se baigner elles-mêmes dans l’eau merveilleuse, puis de remplir les cruches avec de l’eau ordinaire. Les soeurs d’Alexandre suivirent cet avis et jetèrent, après leur bain, l’eau dans