Caractère catholique des écoles roumaines. 173 Ses recherches ne furent pas vaines, car en 1865, le grec macédonien Apostolos Margaritis entra au service du prêtre français, dans les mains duquel il s’est montré un instrument aussi habile qu’obéissant. Pour établir son premier gymnase roumain en Macédoine, Margaritis „acheta“ à son ami la moitié de l’édifice du monastère, après quoi, il ouvrit une école. Jusqu’au complet achèvement des locaux, l’enseignement fut donné dans les bâtiments mêmes du monastère, et comme les élèves de ce gymnase y reçoivent aussi le logement et la nourriture, beaucoup d’entre eux occupent encore aujourd’hui les chambres du monastère. Il est bon de noter ici un point très important. La religion n’entre pas comme matière d’instruction dans le programme des cours du gymnase roumain. Les élèves recrutés par Margaritis dans toute la Macédoine, et qui sont acceptés gratuitement dans l’internat, appartiennent, sans exception, au rite grec oriental. Mais un établissement d’éducation, placé sous la direction supérieure d’un prêtre catholique, ne peut naturellement enseigner une religion considérée comme schismatique par ce prêtre. C’est pourquoi un cours de „philosophie“ remplace le cours de religion, et M. Faveyrial prit soin de diriger lui-même ces „études philosophiques“. Il se chargea également du cours d’histoire et des leçons de langue française. Du reste, M. Margaritis était tenu, par son rôle d’agitateur, de passer la plus grande partie de son temps en voyages, et de faire chaque année un long séjour à Constantinople. Le gymnase roumain de Monastir resta donc entièrement aux mains du prêtre français, pendant plus de vingt ans. Il est clair que celui-ci n’enseignait guère la philosophie et l’histoire, dans l’esprit du christianisme oriental, et l’on comprend facilement, dès lors, que les partisans de M. Margaritis soient en même temps les ennemis irréconciliables du patri-