134 Chap. VIII. Statistiques des écoles bulgares. anglais et français. Il est donc permis de constater avec eux que les assertions relatives à la fréquentation des écoles bulgares surpassent de la moitié, et souvent des trois quarts, la réalité. On pourrait même citer des cas où les écoles sont censées compter 40 ou 50 élèves, tandis qu’en réalité, les maîtres bulgares ont réussi à grand peine à réunir autour d’eux une demi-douzaine d’enfants du plus bas âge. Les statistiques mentionnent aussi des écoles dans certains endroits où l’agitateur bulgare se contente de rassembler quelques enfants, les jours de fête, et de leur distribuer avec quelques biscuits, des images de saints, portant une inscription bulgare. Enfin, les rapports annuels indiquent des écoles bulgares dans des lieux où personne n’a pu encore remarquer un bâtiment approprié à cette destination, ni une tentative quelconque, même la plus faible, pour l’établissement d’une école. Mettre en parallèle ces misérables ou hypothétiques écoles bulgares avec les florissantes écoles grecques de la Macédoine reviendrait à comparer, par exemple, les anciens et célèbres établissements d’éducation de l’Allemagne, comme le gymnase de Schul-pfort, aux écoles villageoises de la Galicie et de la Pologne. L’enseignement grec en Macédoine peut, en effet, revendiquer aussi un passé très glorieux. L’histoire des monastères et des écoles du mont Athos commence dès l’an 96:, et la domination turque elle-même n’a pu anéantir ces foyers d’érudition gréco-chrétienne. Presque tous les patriarches les plus fameux de Constantinople ont étudié durant quelques années dans les monastères du Mont-Sacré, et ils avaient coutume d’y passer leur vieillesse, quand ils renonçaient, pour une raison quelconque, à la direction du patriarcat. Quoique le travail des écoles du monastère se soit nécessairement un peu ralenti au XVIe et au XVIIe siècle, il reprit tout son essor dès le commencement