Introduction. Parmi les diverses questions, comprises dans la complexe question d’Orient, celle de la Macédoine occupe la première place, au point de vue des difficultés s’opposant à sa solution. La Macédoine est le dernier puissant soutien de la domination turque en Europe, et le sultan n’y renoncera pas sans une résistence acharnée. Pour l’Autriche-Hongrie, la Macédoine est l’objet le plus prochain des visées de sa politique orientale, qui tend vers la mer Egée. La Russie croit devoir défendre en Macédoine ses intérêts slaves, avec les intérêts particuliers de ses établissements monastiques du mont Athos. La Roumanie, après avoir découvert dans les Koutsovlaques, autrement Helléno-Vlaques ou Tsint-sares, un peuple frère, se sent obligée de dire son mot dans toutes les affaires politiques, ecclésiastiques et nationales de la Macédoine. La Serbie et le Monténégro émettent des prétentions sur certains districts du Nord, mélangés de Serbo-Slaves. La Bulgarie, à laquelle le traité de San-Stefano avait concédé la plus grande partie de la Macédoine, espère obtenir, par l’annexion de toute cette province, la supiématie dans la péninsule des Balkans. Les Albanais se sont montrés par les résolutions de leur Assemblée nationale, tenue à Ipek en février 1899, les défenseurs de l’intégrité de la Macédoine, dans l’espoir de pouvoir s’annexer toute la province comme l’hinterland naturel de leur futur Etat national. Enfin la Grèce, malgré la guerre malheureuse de 1897, ne peut pas oublier