par la propagande roumaine. j8i sette du roi payait 100000 francs pour le développement de la culture roumaine à l’étranger; la ligue albanaise de Bucharest recevait chaque année, de l’État, une subvention de 60000 francs, pour la publication de brochures et de livres classiques albanais. Enfin, cette ligue disposait encore de souscriptions privées, dont le chiffre total ne s’élevait pas, annuellement, à moins de 20 000 francs. Une grande partie des sommes indiquées ci-dessus furent, il est vrai, employées au profit des écoles et des églises du Banat hongrois, c’est-à-dire de la Transylvanie et de la Bukovine; néanmoins, il est notoire que la Roumanie a dépensé en moyenne, depuis la guerre russo-turque, quatre cent mille francs par an pour sa propagande en Macédoine et en Albanie. Si l’on compte seulement cent mille francs pour chacune des années précédentes, on arrive au total de dix millions de francs! Cependant, à ces frais généraux, il faut ajouter encore de très fréquentes dépenses extraordinaires, par exemple, pour „gagner“ l’adhésion de l’ex-archevêque grec de Messembria, Anthymos, et le décider à se porter candidat éventuel à la dignité d’exarque roumain. Ce succès éclatant a coûté 500 000 francs, comme l’ont prouvé exactement les journaux de Bucharest. Pourtant, ce gaspillage eut lieu en pure perte suivant la coutume. Le ministre d’alors, M. Démètre Sturdza, avait bien, dans l’automne de 1896, soulevé un „vif enthousiasme“ en faveur du Sultan parmi les députés roumains, à l’occasion de la création espérée d’un évêché macédo-roumain ; mais jusqu’à présent, la Porte n’a nullement songé à préparer effectivement cette érection, encore moins celle d’un exarchat roumain. A la suite de cet échec, une grande manifestation d’étudiants eut lieu, en 1895, à Bucharest. Ils démontrèrent que Margaritis avait trompé une fois de plus, avec une audace inouie, le gouvernement roumain et qu’il avait employé les 500.000 francs reçus de M.