12 Chap. I. Publicistes panslavistes. macédonienne, en 867, appartiendrait aussi à la race bulgare. De plus, la Bulgarie serait le berceau du christianisme slave. Les moines Cyrille et Méthode, qui naquirent à Salonique d’une famille grecque et qui furent préparés à Constantinople à leur grande oeuvre de la conversion des Slaves, dans le monastère de St. Polychronios, par le célèbre patriarche Photios, n’auraient été en réalité que des Bulgares. Pour la continuation de ces „études historiques“ de Paysios, on acquit en Russie le concours d’un second moine grec nommé Vénélinos, qui avait aussi reçu son éducation sur le mont Athos et au Phanar de Constantinople. Celui-ci laissa à sa mort, en 1839, une école considérable de propagande panslaviste en Russie, d’où sortit bientôt le propagateur le plus zélé de cette doctrine dans la péninsule balcanique, le russe Aprilow. Dans l’Europe occidentale on ne reçut une vague notion de ces recherches historiques particulières que par le livre de Cyprien Robert „Les Slaves de Turquie“, paru à Paris en 1840. Nous laisserons de côté le factum deM.Fallmerayer, qui était chargé, comme on sait, de renier en général l’existence d’une nation vraiment hellénique, et qui en conséquence essayait, sous l’inspiration de la politique de Metternich, de produire des arguments scientifiques à l’appui de cette thèse. Evidemment cette tentative n’avait pour but que de réprimer l’enthousiasme philhellène, qui se manifestait alors dans tous les pays occidentaux. Après la guerre de Crimée, de semblables brochures parurent en plus grand nombre dans l’Occident, mais elles présentaient la particularité curieuse de ne pas exprimer de tendances russes ou panslavistes. Il faut rappeler ici la rivalité séculaire entre l’église grecque-orientale et l’église catholique-romaine. La première s’appelle encore aujourd’hui „La sainte Eglise apostolique universelle des sept conciles oecuméniques“, dont le chef, le patriarche de Constanti-