Conversion des Bulgares au christianisme. 67 l’empereur n’accordant plus aucune confiance aux promesses bulgares décide d’anéantir leur puissance. Il passe les Balkans et s’empare de presque toutes leurs villes. En ce moment, il apprend que les querelles religieuses ont recommencé, faisant de la capitale le théâtre d’émeutes sanglantes. L’empereur laisse donc des garnisons dans les places bulgares, puis se met en marche sur Constantinople avec le reste de son armée, composé de quelques milliers d’hommeS. C’était l’occasion souhaitée par Kroummos, depuis longtemps; il rassemble précipitamment de grandes masses bulgares, devance l’empereur par des sentiers ignorés et le surprend dans un ravin étroit. Nicéphore succombe héroïquement avec tous les siens. Kroummos se jette sur son cadavre, lui tranche la tête, mutile le visage et enlève le crâne pour en faire sa coupe, dans les orgies! — Et quelle misérable fin de ce héros tant célébré par les Bulgares! L’empereur Léon V ayant réprimé enfin les désordres de Constantinople et repoussé une nouvelle attaque des Arabes, écrase Kroummos, qui renonce bientôt à son rang princier, puis meurt tristement en exil. A cette époque, la Bulgarie était déjà aux mains des Byzantins; cependant l’empereur Léon lui laissa son indépendance, en espérant qu’elle se civiliserait par sa conversion au christianisme. La paix se maintint pendant soixante-dix-huit ans. Les moines grecs Cyrille et Méthode purent achever leur mission; un archevêché bulgare fut fondé à Preslowo et le prince héritier Siméon reçut une éducation chrétienne à la cour de Constantinople, Mais à peine Siméon fut-il parvenu au pouvoir qu’il témoigna, à la manière bulgare, sa reconnaissance des bienfaits reçus. La splendeur de la cour impériale l’avait enflammé du désir d’acquérir également une couronne. C’est pourquoi, ayant eu connaissance, à Constantinople, des nouveaux dangers que les Turcs