316 SALONIQUE. blanches et rouges, en ordre et sans apparat ; par devant, l’église et l’école. Les façades et les toits brillent au soleil, donnant l’apparence toute moderne. En revanche, l’intérieur contient encore nombre de cabanes de planches et de tôle. Elles doivent peu à peu disparaître. Déjà sont bâties les deux églises, les trois écoles. Au centre, un dancing, un club sportif, et, dominant le tout, le cinéma de briques blanches, symbole des besoins des citadins actuels. Au total, l’agglomération possède 3 290 maisons, dont 2 026 neuves et 1 264 baraques. Au Sud-Est, on édifie encore quatre-vingt-dix grandes maisons, du type ordinaire pour quatre familles chacune. Peu à peu, tout le monde sera confortablement logé. La plupart des habitants de Toumba descendent dans la journée travailler à Salonique : maçons, menuisiers, pêcheurs. Il y a aussi à Toumba même un grand atelier de tapis d’Orient : 200 ouvrières ont importé les méthodes de Smyrne. Les métiers à mains claquent. Les mains habiles amènent les laines de couleur sur la trame tendue, devant des dessins commandés à Paris et à Londres ; les ouvrières, payées au nœud (2 dr. 5 par 1 000 nœuds), parviennent à gagner 40 drachmes par jour. De l’atelier sortent quotidiennement quatre tapis de 8 000 drachmes. Les maisons neuves s’étendent au Sud : le quartier Charilaos abritera dans cinquante maisons 100 familles de réfugiés. Un peu plus loin, le quartier des ouvriers de l’électricité, près de leur usine, fait pendant au quartier des cheminots de l’autre côté de Salonique : groupe identique de petits cubes. A un kilomètre de la fin des « Campagnes », à cinq kilomètres de la Tour Blanche, dominant la mer sur une petite falaise, qui forme le « petit cap », la grosse agglomération de la nouvelle Calamaria. 8 000 réfugiés y sont installés, rejoints, de mois en mois, par d’autres, qui quittent ou les sordides baraques voisines ou les maisons turques de Salonique. Le ministère de la Prévoyance sociale a élevé les premières maisons : grandes bâtisses pour quatre familles, qui dominent encore le centre du bourg. A la périphérie, l’Office autonome fait construire sans cesse de nouvelles demeures, cent cinquante maisonnettes individuelles à fondations de pierres, aux murs de briques blanches, aux toits de tuiles. Deux chambres (3 m. 95 ou 3 m. 20 sur 3 m.30), une salle à manger et une cuisine. La maison revient à 37 500 drachmes, avancés aux réfugiés, qui remboursent selon le système usuel (v. fig. 44). Le petit bourg s’avance sans arrêt vers le Karabouroun, vers le Sud. Au delà du cap, d’autres bourgs s’édifient peu à peu. Tout proche de la falaise, sur laquelle s’étale le village de pêcheurs, la colonie urbaine de Couri Catirli abrite, dans quatre-vingt-sept maisons, 175 familles de réfugiés ouvriers, qui vont travailler en ville. Ce sont ici des maisonnettes pour deux familles, divisées en deux parties accolées, chacune avec ses deux chambres (3 m. 52 sur 3 m. 38), sa salle à manger et sa cuisine. La façade, de 14 m. 10, est ouverte au Midi (v. fig. 45). A peu près du même type sont les cent maisons doubles, que l’on bâtit un peu plus loin, derrière le cap, à Néa Crinis. Le coût de ces maisons est de 70 000 drachmes, à partager entre deux familles. A Néa Crinis, on doit loger 200 familles de réfugiés de Tchesmé, près de Smyrne, ouvriers, employés et pêcheurs, qui habitent en attendant dans les ruines de Salonique. Ainsi tente-t-on de remédier, par ces fondations suburbaines, à l’entassement dans la ville même d’un trop grand nombre d’immigrés. Cette question,