LES MÉTHODES DE LA COLONISATION. 249 sonnes en juin et juillet 1926 dans l’arrondissement de Bourgas, ils purent en voir 10 110 durant la même période de 1927 : tous les malades furent traités soit par l’absorption de quinine, soit par injections intraveineuses. Au village d’Indjékoeil (N.-O. de Messemvria), sur 448 habitants, il y avait eu 281 malades en 1927 ; il n’y en eut que 5 en 1928 : de l’avis des médecins, ce résultat est dû presque uniquement à l’ingestion de la quinine. Les dépenses furent relativement minimes : 5 702 938 leva pour les deux premières années de lutte (1927 et 1928), 2 821 600 leva pour l’année 1929. Ni la lutte antilarvaire ni la quininisation méthodique ne peuvent amener la disparition totale de la maladie. Ce sont des éléments de succès, certes. Mais seule l’hygiène générale donne des résultats définitifs. On remarque que les districts du Nord du département de Bourgas ont été assainis plus rapidement que ceux du Sud : le dépistage des gîtes de moustiques, la distribution de la quinine y ont été aussi réguliers ; on a même soumis à un traitement intensif cinq villages de l’arrondissement de Bourgas, deux de l’arrondissement d’An-khialo, plus proches des marais du littoral. Ce sont seulement les travaux de colonisation, les colonies elles-mêmes, plus nombreuses dans le Nord que dans le Sud, qui ont obtenu les plus durables résultats. C’est la conclusion que tire deses enquêtes le professeur Swellengrebel, qui écrivait dans un de ses rapports : « Les mesures prises l’ont été avec un plein succès dans les régions où le travail économique de votre Commissariat a été le plus actif. L’intérêt plus grand donné à la vie par la possession de terres, maisons, bétail, instruments de culture, engendre en soi le désir de travailler et, par conséquent, de se maintenir en bonne santé, même au prix d’inconvénients personnels. Ceci démontre combien il est important que la lutte contre la malaria et les travaux ayant un but économique soient effectués en liaison étroite. Là où ces travaux précèdent la lutte antimalarique, de bons résultats seront certainement obtenus ; mais il est difficile de faire beaucoup de progrès là où les habitants sont mal logés et nourris »L Et il terminait un autre rapport à la Société des Nations : « L’idéal à atteindre n’est pas un service antipaludique spécialisé, mais un service d’hygiène rurale générale »2. Autrement dit, ce sera la prospérité, la civilisation, qui fera disparaître le paludisme. 1. Société des Nations. Établissement des réfugiés bulgares. Cinquième rapport du Commissaire de la Société des Nations, Genève, 21 novembre 1927, p. G. 2. ld. : Neuvième rapport..., Genève, 21 novembre 1928, p. 6. La Macédoine 32