110 LA NOUVELLE MACÉDOINE HELLÉNIQUE. 2° Les plaines de la Macédoine occidentale, le Sud de la Pélagonie (bassin de Monastir), les bassins d’Ostrovo et de Kaïalar (aujourd’hui Ptolémaïs), les bords Est du lac de Castoria : les indices se tiennent entre 5 et 50, avec quelques exceptions supérieures : par exemple 28,2 à Kalénik, dans la plaine de Monastir, au Sud de la frontière serbe ; 40,2 à Sorovitchévo au Sud du lac de Pétersko ; 27 à Kaïalar ; 29,8 à Mavrovo sur la rive Est du lac de Castoria. 3° Les hautes vallées de la Macédoine occidentale : vallées de l’Haliacmôn (Vistritsa) et de ses affluents, ravins affluents des deux lacs de Prespa, vallée du haut Dévoli, qui passe ensuite en Albanie : les indices y sont de 1 à 25, parfois 0 : ainsi à Chroupichta sur l’Haliacmôn (indice : 5,8), à Biklichta sur le Dévoli (indice : 5,7), à Ostima sur la Zélova (indice : 5), à Popli à l’Est du Prespa (indice : 12,2), à Grajden dans la presqu’île de Souhagora (entre les deux lacs Prespa) (indice : 5,6). Si nous n’avons pas des renseignements aussi précis pour la Macédoine orientale, nous pouvons, à cet égard, nous fier aux observations recueillies par la Ligue antimalarienne hellénique, fondée en 1905 et dont l’animateur, le docteur Carda-matis, adressa un questionnaire à tous les médecins de Grèce. Il put ainsi, grâce à ces réponses, dresser des tables de maximum de fréquence et de moyenne de fréquence du paludisme, qui furent publiées en 1924 (pour les années 1915-1919) : Départements Population Moyenne DE FRÉQUENCE Salonique . . . . . 407 238 32,47 % Serrés. . . . 30,49 % Pella . . . . 29,87 % Drama. . . . . . . 182 593 23,41 % Cozani.... 17,13 % Flôrina . . . 16,27 % Ainsi la Macédoine orientale et centrale est nettement plus impaludée que la Macédoine occidentale. Or, c’est là que la population est la plus forte, et c’est là que furent établies les plus grandes masses de réfugiés. La morbidité paludéenne. — Les conséquences démographiques de cette situation sont évidentes. La toponymie macédonienne porte maintes fois la trace de la terreur des populations exposées à ce fléau : un nom turc comme Sari Chaban (Chaban = pâle), des noms grecs, tels que Mavranguéli (l’Ange noir) ou Guéraki (le Faucon, symbole de la mort), par exemple, en témoignent. Le paludisme se développe parfois en véritable épidémie : en 1913, 159 décès pour paludisme dans la seule ville de Salonique ; en 1914, 179 morts pour les 1 697 paludéens entrés dans les hôpitaux de la ville ; en 1923, 90 % des réfugiés atteints de juillet à octobre et 7 % de morts ; en 1924, la mortalité paludéenne est de 6,14 % dans l’arrondissement de Salonique, de 7 % dans celui de Nigrita ; en 1925-1926 les dispensaires du nouveau service de la colonisation enregistrent un pourcentage plus considérable encore : 533,85 % de malades, dont 337 pour paludisme, 8,27 % de morts, dont 1,7 de paludisme : Juillet, août, septembre : 25 471 paludéens soignés et 121 morts ; Octobre, novembre, décembre : 19 908 paludéens soignés et 101 morts ; Janvier, février, mars : 10 128 paludéens soignés et 37 morts ; Avril, mai, juin : 12 272 paludéens soignés et 58 morts.