LE MILIEU. 55 2 284 hectares, ne donne que 67 343 quintaux (seulement de 100 à 250 ha. dans chacun des arrondissements de Koumanovo, Skoplié et Bitolj, enfin de Bérovo à la frontière montagneuse bulgare). Les prairies fauchées ont 18 065 hectares, fournissent 514 640 quintaux de foin. Il faut y ajouter les 168 151 hectares de pâturages de haute montagne. En tête, l’arrondissement de Rostoucha (pays des Miiatsi) avec plus de 70 % de la surface en prairies ou pâturages, puis celui de Ressan (pourtour N. du lac de Prespa) avec plus de 40 %, de Gostivar (vallée du haut Vardar), ceux de Tsarévo Sélo et Kotchané, dans la haute vallée de la Brégalnitsa, avec plus de 30 % de la surface (v. fig. 16). Dernière ressource, les forêts. On en évalue la superficie à 13 ou 14 000 kilomètres carrés ; or, près de la moitié n’est faite que des bois épars, qui servent aussi de pâture pour le bétail transhumant, chibliak d’espèces naines, fourré épineux. On peut dire que la moitié de la surface macédonienne sert à la nourriture du bétail. Il ne s’agit guère, au reste, que d’un élevage extensif, par transhumance à grande distance, mais que les circonstances politiques restreignaient de plus en plus. Le million de moutons, qu’on dit s’être promenés sur les routes de Macédoine dans les premières années du xixe siècle, avait été singulièrement amoindri par la guerre, par la fermeture des frontières, même par le découpage de la Macédoine entre trois États, qui n’étaient pas toujours d’accord, ou qui se protégeaient contre les épizooties possibles. Déjà le nomadisme saisonnier tendait, sinon à disparaître, au moins à raccourcir ses étapes et ses buts. Les terres ne manquent point, quitte à irriguer les plus sèches ou à dessécher les plus humides. La population est rare et l’économie extensive. Quand la Iougoslavie se forme, à côté des régions karstiques, purement rocheuses et surpeuplées vu le manque de terres fertiles, à côté des régions pannoniennes, riches, mais où la terre est chère et le champ familial restreint, la Macédoine offre un vide. C’est un appel de colonisation, presque spontané, qui se produit.