276 SALONIQUE. (12 935 t.) et les farines (5 747 t.). Les autres matières, produits alimentaires, ont un tonnage très inférieur : l’orge (3 772 t.) et autres céréales (3 089 t.), les légumes (3 230 t.) et les pommes de terre (1 599 t.), les huiles (3 592 t.) et les sucres (4 537 t.) ; les métaux ouvrés (6 845 t.). A qui sont destinés ces articles ? Le client essentiel est la Iougoslavie. Chose curieuse, la Iougoslavie utilise peu la « zone libre serbe ». qui lui fut concédée à l’intérieur de la zone franche (et avant la création de la zone). Quand nous la visitâmes en octobre 1927, en septembre 1929, elle était à peu près vide : l’immense silo à grains ne servait pas, et sauf quelques tas de bois et un troupeau de moutons noirs, errant dans l’immensité, on ne voyait pas une marchandise. Le commerce iougoslave se faisait par la zone franche. C’est par la zone franche que la Iougoslavie recevait les « minéraux et métaux bruts » (2 543 t.), les huiles et substances oléagineuses (2 333 t.), articles « confectionnés » (1 328 t.), surtout textiles. Au total la Iougoslavie absorbait 14 402 t. sur les 103 191 t. des réexportations. C’est du Nord aussi, de Iougoslavie, que vient, en sens inverse, le mouvement principal de la zone franche. Les wagons déchargent les petits animaux qui se pressent, qu’on dénombre, qu’on pèse, qui passent un examen de santé. Les étables à l’automne sont pleines : chèvres, béliers et moutons. C’est par l’organisa-sation de ses étables, par son service vétérinaire, par l’inspection minutieuse, par la confiance qu’elle inspire, que la zone franche est devenue un véritable marché, une Bourse du bétail. Jadis le bétail était voituré, manipulé, perdait en route poids et qualité. Aujourd’hui les quarantaines sont supprimées, les visites écartent tout de suite les animaux suspects. Aussi, dès que le début de l’automne fait descendre les animaux de la montagne, durant neuf mois, c’est la zone franche qui devient l’arbitre des transactions entre vendeurs, Serbes ou Bulgares, et acheteurs, les Grecs. Déjà le bétail bulgare, les vaches grises laitières de Pleven, prennent l’habitude de cette route, malgré les difficultés du chemin : voie ferrée étroite jusqu’à la frontière, les pistes qui gagnent Sidirocastron (Démir Hissar), puis le chemin de fer vers Salonique. On espère beaucoup de la construction de la voie normale qui se poursuit, entre Sofia et Salonique, en évitant Doïrane. En 1929 la zone franche a vu passer 770 210 têtes de petit bétail, 24 863 têtes de gros ruminants, 7 628 porcs, 536 chevaux, et 1 827 têtes de volaille. Le tout d’une valeur totale de 700 millions de drachmes. L’autre nouveauté est l’arrivée du blé iougoslave. Jusqu’alors, le blé n’arrivait guère que d’Amérique : chaque mois un bateau de 5 à 8 000 tonnes. En 1928 on avait débarqué 97 000 tonnes. Or, les céréales de la récolte 1929 commencent par arriver en wagons de Iougoslavie. Ce ne sont certes pas des exportations pour l’Europe, le fret restant trop cher : les compagnies anglaises demandent 16 shillings par tonne (au départ de Varna, 11 sh. 1/2). Mais à l’automne les entrepôts sont pleins : les sacs de blé, d’orge s’accumulent, attendant les acheteurs de demain1. 1. L’évolution qui se dessine -— conséquence des dernières conventions gréco-iougoslaves — se montre bien dans les chiffres d’importation de la zone franche durant les mois d’été 1929 (en tonnes): Blé Orge Seigle Haricots Chrome Tuiles Bols de constr. Juillet Août . 585 3 241 10 975 1 978 395 139 70 309 965 988 445 60 706 1 137 521 8 786 4 137 3 551 Septembre (jusqu’au 24). 3 292 7 218 2 963 604 1 274 1 493 2 364 16 474