TROISIEME PARTIE LA MACÉDOINE BULGAKE ET LES MACÉDONIENS EN BULGARIE CHAPITRE XVII LA PREMIERE MIGRATION MACÉDONIENNE La liberté d’émigration. — L’afflux des Macédoniens, qui se considéraient comme Bulgares en Bulgarie, commence dès 1913, dès le traité de Bucarest et le partage de la Macédoine. Le mouvement, arrêté pendant la guerre européenne, reprend dès 1919. II est réglé par la Convention gréco-bulgare, signée le même jour que le traité de Neuilly, le 27 novembre 1919. L’article 1er de cette Convention de Neuilly reconnaît aux «minorités ethniques, de religion ou de langue, le droit d’émigrer librement » ; les deux États promettent de n’apporter « aucune entrave à la liberté d’émigration nonobstant les lois ou règlements contraires » (art. 2) ; nul obstacle au départ d’un émigrant, sauf pour crime de droit commun (art. 3) ; le droit d’émigration pourra être exercé dans un délai de deux ans (art. 4) ; l’émigrant pourra emporter ses biens meubles (art. 6) ; les biens immobiliers seront liquidés (art. 7) par les soins d’une Commission mixte (art. 8), qui aura, en outre, dans ses attributions, le soin « de surveiller et de faciliter Immigration volontaire » (art. 9), qui procédera à l’estimation des biens (art. 10), avancera aux émigrants la valeur de leurs biens immobiliers (art. 11) ; les anciens émigrants auront droit à la valeur des biens laissés par eux dans le pays qu’ils ont quitté (art. 12) ; la législation des États sera mise en conformité avec ces engagements (art. 15). Il ne s’agit que d’une émigration volontaire et la Commission mixte, créée à Neuilly, composée de neutres, se donna pour première tâche de contrecarrer toute émigration forcée. « La question de la liberté de détermination fournissait à la Commission ses préoccupations principales » : ainsi s’exprime le rapport La Macédoine. 27