l’institut d’hygiène de skoplié et la lutte antipaludique. 75 njanska planina; les 8 et 9,25 et 26, c’est le tour des villages delà plaine vers le Sud; les 11 et 12, 28 et 29 notre infirmière s’en va le long de la rive gauche du Vardar ; les 14, 15 et 16 elle court le long de la rive droite. Tous les moyens de locomotion sont bons : la voiture, quand l’occasion s’olïre, le mulet dans la montagne, la bicyclette en plaine durant les beaux jours, et la marche le plus souvent. Dans chaque village, l’infirmière ambulante s'efforce de visiter chaque maison, de donner les premiers secours, d’évacuer sur l’hôpital de l’institut les malades graves, de dépister les tuberculeux, d’attirer l’attention sur le danger des contacts, de faire construire des w.-c., d'apprendre l’usage des lavabos. A Dratchévo même elle a amené aux bains les paysans, surtout les jeunes, qui prennent l’habitude de venir se baigner après leur journée de travail : en août 1928 passèrent sous la douche 938 personnes, 507 hommes, 317 enfants, 114 femmes. Les femmes sont plus récalcitrantes. Une telle station coûte, à bâtir, 150000 dinara ; on y dépense par mois 3 500 dinara. Mais déjà les paysans s’intéressent à cette œuvre : la commune vote une subvention de 5 000 dinara, comme contribution aux frais. Un autre village, en pleine montagne : Izvor — «la Source »— sur les pentes Nord de la Babouna, dans un chaos de granités. La station sanitaire, qui y est créée, surveille 450 kilomètres carrés, 37 villages ou épars, 15 264 habitants. Les villages sont répartis sur quatre itinéraires : trois jours toutes les deux semaines dans la vallée de la Topolka, à plus de 10 kilomètres au Nord ; six jours aussi en aval dans la vallée de la Babouna, qui descend vers Vélès ; six autres jours en remontant la même vallée et les torrents affluents jusqu’à 20 kilomètres à l’Ouest; et six jours encore vers le Sud, dans cette montagne sauvage qui n’a ni arbres ni eau. Ce fut surtout la rive droite du Vardar qui reçut les stations villageoises : en 1928, il y en avait 24, contre 10 seulement sur la rive gauche. La population d’abord y est bien plus nombreuse : en gros 800 000 habitants sur la rive droite et 200 000 sur la rive gauche. Et les grandes plaines sont là : de l’autre côté, les montagnes occupent une grande partie de la surface. On a débuté par les zones les plus marécageuses, la Pélagonie de Bitolj, le bassin de Skoplié, dès 1922, et, depuis 1923, la plaine de Strouga et du Drin, puis, sur la rive gauche, le bassin de Chtip. Ensuite on s’attaqua aux autres vallées paludéennes : Débar et Tétovo au Nord, Kotchané et Ivriva Palanka à l’Est, Djevdjélia (Guevguéli) au Sud. L’œuvre est lente : il a fallu cinq ans pour tresser ce réseau, aux mailles déjà serrées, cependant larges si l’on veut songer aux besoins. Les communications sont malaisées : de la gare de Stroumitsa à la ville (35 km.) le transport coûte 0 fr. 80 le kilo. Les installations sont coûteuses. Une « Maison de santé » complète, avec ses services ambulants, ses laboratoires, son hôpital, ne coûte pas moins de 700 000 à un million de dinara. On ne peut créer que par échelons. L’état sanitaire, les possibilités financières, le personnel dont on dispose marquent l’ordre d’urgence des fondations et des travaux. La lutte contre le paludisme : les méthodes de combat. — L’organisation, commencée en 1921, est achevée en 1925 : petites stations sanitaires, « Maisons de santé » et Institut. En 1927 le réseau est complet. Mais cette armée ne peut combattre son ennemi qu à la condition de le bien connaître. Il faut pour cela de longues études. On les avait poursuivies depuis la fondation, sans s’inquiéter des nombreuses études théoriques, faites surtout depuis la guerre, des