158 LA NOUVELLE MACÉDOINE HELLÉNIQUE. aires primitives, battues par les pattes de petits chevaux, que l’on voyait encore il y a dix ans ; maintenant, des charrues occidentales, de larges faux et même des entreprises de battage à vapeur. Le nombre des cultivateurs de tabac a crû dans des proportions considérables, a quadruplé : les champs de tabac ont transformé la vie agraire de la Macédoine. Le nombre des vignerons est multiplié par 15. Les pêcheurs ont passé de 2 000 à 9 000. A l’inverse ont diminué les marchands ruraux, boutiquiers de villages, épiciers, colporteurs, etc. L’évolution régressive la plus intéressante est celle des éleveurs, qui correspond à la diminution du gros et petit bétail, au resserrement des pâturages. Au fur et à mesure que la Macédoine se cultive, il n’y a plus autant de place pour la steppe ni la vaine pâture. Enfin il est une autre catégorie de gens, qui ne figurent pas dans les statistiques, mais qui ont une place en Macédoine, comme sur toutes les rives de la Méditerranée : ce sont les citadins-cultivateurs. Une grande partie de la population urbaine des pays méditerranéens se retire la nuit dans son bourg, mais va le jour travailler au champ : cela était vrai en particulier des Grecs d’Asie Mineure, du Caucase, du Pont, de l’Ionie habitués à cultiver à proximité des centres leurs jardins maraîchers, leurs olivettes, leurs vignobles. Ils ont transporté en Macédoine leurs habitudes : on évalue à 25 % de la population de la Macédoine occidentale par exemple (19 500 familles en 1926) le nombre des cultivateurs-citadins (50 % d’agriculteurs et 25 % de purs citadins complètent cette population). Les maraîchers, qui habitent la ville, soiit aussi nombreux dans la population de Vertécop (sur le lac d’Ostrovo), de Kilkis, de Sidirocas-tron (l’ancienne Démir Hissar). Il en est de même parfois des pêcheurs, tels que ceux d’Aretsou qui, aux portes de Salonique, ont derechef dressé leurs bateaux et planté leurs vignes. Les pêcheurs de Chalcidique, surtout du Nord de la péninsule de l’Athos, qui viennent du Bosphore et des îles des Princes, ont obtenu, outre leurs chalutiers à voile ou à vapeur, outre l’outillage perfectionné pour la pêche hauturière, un lopin de terre où ils ont planté vignes, potagers ou vergers. Les agriculteurs de céréales sont le plus répandus, uniformément dans toutes les plaines macédoniennes ; mais ils sont surtout installés dans la Macédoine centrale, aux plaines basses et vastes, où le climat plus rude qu’à l’Est exclut les cultures difficiles ou, pour le moins, leur laisse une place plus mesurée. Nombre total Nombre des familles Bureaux de colonisation des familles réfugiées cultivant les céréales Cozani............. 7 678 Kilkis............. 7 302 Giannitsa........... 6 618 Salonique........... 6 595 Serrés............. 6 483 Langada............ 6 421 Cavalla............ 6 144 Sidirocastron.......... 5 498 Edessa............. 5 040 4 487 Les viticulteurs sont surtout à l’Est et au Centre, mais dans les zones plus maritimes ou protégées des vents du Nord. Ce sont aussi les régions de pêcheurs. Familles Bureaux Total - DE VIGNERONS de PÊCHEURS Salonique. Cavalla. . 9 721 9 901 1 400 1 256 877 970