236 LA MACÉDOINE BULGARE ET LES MACÉDONIENS EN BULGARIE. France. Les achats sont remis à la « commission d’arrondissement », qui les passe à la « commission communale », qui en assure la distribution. Le matériel agricole (ou piscicole) est commandé aux fournisseurs, reçu par des commissions ad hoc, distribué de la même manière. Les maisons sont construites par entreprises, selon des types courants locaux, compte tenu de l’hygiène, de la solidité, du confort. Terres et maisons sont estimées, celles-là suivant un classement, celles-ci sur la base des dépenses. Les réfugiés s’engagent à en rembourser la valeur à l’Ëtat, qui reçoit une hypothèque contractuelle. Ils rembourseront également les autres secours. La valeur des fournitures est grevée jusqu’à remboursement d’un intérêt de 7 % (+ 1 % pour le « fonds de créances douteuses » et 1 1 /2 % pour la rémunération de la Banque agricole). Les remboursements en capital ont lieu au cours de la troisième année pour les semences, en 5 annuités à partir de la quatrième année pour le matériel et le bétail, en 15 annuités à partir de la neuvième année pour les maisons, en un nombre d’annuités qui sera ultérieurement fixé pour les terres (50 ans au plus). Les sommes versées sont destinées, les intérêts au service normal de l’emprunt, les remboursements en capital à son amortissement accéléré. Les communications. — Dans les zones où les terres sont disponibles, pour les charrois indispensables, transport des matériaux et enlèvement des récoltes, les voies de communication sont mauvaises, souvent l’hiver impossibles. Il faut avoir traversé les steppes de la Bulgarie orientale pour se rendre compte, même après deux ans d’efforts, de l’état du réseau routier. Aveuglantes de poussière durant l’été, fondrières boueuses dès les premières pluies d’automne, les routes bulgares ne méritent plus leur réputation d’autrefois. La guerre a passé, et aussi les difficultés financières. La circulation se détourne de ces pistes pour emprunter les terrains voisins. L’ingénieur Regnoul, chargé d’une enquête en 1928, concluait que les 5 /10 des routes seulement étaient normales, que le 1 /10 était impraticable, et, dans ce cas, les grandes artères Sofia-Svilen-grad (frontière turque, sur la Maritsa) et Sofia-Varna. La plupart des ponts, en bois, ne supportaient pas la charge des camions automobiles, nécessaires aux transports1. L’emprunt « des réfugiés » ne permettait pas d’entreprendre la réfection d’un réseau routier de 8 000 kilomètres. Il fallut attendre l’emprunt « de stabilisation », accordé à la Bulgarie à Genève le 10 mars 1928, sur lequel on préleva £ 1 250 000 pour le travail des communications, chemins de fer, ports et routes. Le premier effort se porta sur les zones où les réfugiés s’installaient, particulièrement en Bulgarie orientale : routes menant à Varna, à Bourgas, à Ortakoeil {frontière turque, au S. de l’Arda), et, par ailleurs, à Nevrokop sur la Mesta : 105 kilomètres à construire de toutes pièces, vu le mauvais état ; d’autre part, réfection de 130 kilomètres vers Varna, entre Plovdiv et Pachmakli (au S., dans le Rhodope), enfin de Névrokop à Biélovo. Le réseau ferré n’est pas en moins mauvais état. Jusqu’alors au reste le trafic commercial était assez faible : 233 490 voyageurs-kilométriques et 208 260 tonnes-kilométriqués de marchandises en 1925 (Belgique : respecti- 1. Société des Nations. Amélioration des moyens de communication en Bulgarie, Genève, 25 mai 1928, in-folio, 23 p.