144 LA NOUVELLE MACÉDOINE HELLÉNIQUE. 2° l’élargissement en canal de la rivière de Plati, rivière instable et temporaire qui écoule dans le lac de Loudias, les eaux du lac de Giannitsa ; le Loudias a 8-9 mètres de profondeur, le lac de Giannitsa 30 mètres au maximum ; puis la création d’un canal de 20 à 22 mètres de profondeur, depuis le lac de Loudias jusqu’à la mer ; 3° la protection des campagnes contre les inondations du Gallicos : deux digues se construisent, une de 7 kilomètres sur la rive droite (depuis le chemin de fer à Guevguéli-Salonique jusqu’à la mer), l’autre de 8 kilomètres sur la rive gauche (du chemin de fer de Doïrane-Salonique à la mer) ; la hauteur est de 1 m. 1 /2 à 4 mètres; la distance entre les digues est de 4 à 500 mètres. Les travaux ont commencé en juin 1929 ; on espère qu’ils seront terminés en septembre 1930 : l’excavateur Bucyrus, qui y travaille, amoncelle par mois 30 000 mètres cubes de terre. Déjà les champs voisins sont protégés : on a pu créer sur la rive gauche, au Sud d’Arapli (Néa Magnésia), de vastes champs de coton ; 4° la création d’un canal général d’écoulement de Coufalia au Vardar : ainsi sera facilité l’assèchement d’une zone argileuse, mais fertile, où séjournent les eaux pluviales. Enfin, des études sont entreprises pour diriger vers le Sud, sur l’Haliacmôn, toutes les eaux du Vardar. On n’en est encore qu’aux projets. Cette déviation du Vardar, qui doit donner à la culture 8 000 hectares, exige encore une somme de 10 220 000 dollars. L’assèchement des plaines de Serrés et de Drama. — Ce n’est qu’à la fin de 1928 que furent affermés les travaux de la Macédoine orientale. Ils sont particulièrement difficiles. La plaine de Serrés — 118 000 hectares — est entièrement traversée par la Strouma (Strymôn) qui, avant la gorge d’Amphipolis, s’étale dans le lac d’Achinos (11 000 ha. en été, 14 000 en hiver). La Strouma, dont le cours supérieur et moyen a recueilli foule d’eaux montagneuses, charrie une quantité énorme d’alluvions dans un débit d’eau élevé (3 000 me. à la sortie des gorges du Roupel) : elle dépose dans la plaine une vase très fine, qui surélève son lit et, dès les premières pluies, la contraint à des débordements, causes de dégâts considérables. De plus, la plaine est toute entourée de montagnes, le plus souvent de granité ou de gneiss : de là descendent des torrents très rapides, qui transportent des sables et des galets. Au moment des pluies d’automne, c’est une autre avalanche qui envahit la plaine cultivée. Sur les 118 000 hectares de la plaine, il n’y en a que 43 700 qui ne soient pas périodiquement inondés. 29 000 hectares sont des marais et des lacs permanents ; 17 000 sont si saturés d’eau qu’ils sont inutilisables à la culture ; 28 300 sont inondés chaque année lors des crues. Après avoir élaboré plusieurs plans, on s’est arrêté à la création d’un lac artificiel, où l’on rassemblerait les matières détritiques entraînées par le fleuve. Le fleuve lui-même serait détourné vers l’Est, évitant les deux grands détours, qui, au Nord et au Sud de la plaine, ont donné naissance aux lacs de Boutkovo et d’Achinos : par son vieux lit, abandonné, sur 30 kilomètres, il serait déversé directement dans le lac d’Achinos, traversé par un chenal. La Bélitsa, qui recueille les eaux de tous les torrents du Nord-Est, et coule parallèlement à la Strouma dans la plaine, serait rectifiée. Enfin on élargirait la gorge d’Amphipolis, pour permettre vers la mer un écoulement plus facile et plus continu des