LES CONTACTS. 19 sous les arbres fruitiers en fleurs. Déjà la chaleur précoce de la Méditerranée. On est passé des étés mouillés du continent aux rudes étés ensoleillés du Midi. Les influences continentales. — Par leur altitude même, qui atteint souvent 5 ou 600 mètres, parfois 800 mètres, par leur encadrement montagneux, les plaines de la Macédoine intérieure sont vouées au climat continental. En outre, d’autres remparts les coupent de la mer, les préservent d’une influence exclusive de la Méditerranée, proche cependant. Malgré l’évidente opposition climatique que l’on observe de part et d’autre du Char, de la Rila et des portes septentrionales, la contiguïté de l’Europe centrale se manifeste avec netteté. Il n’y a pas de différence essentielle entre Prizren ou Sofia d’une part, Skoplié, Pri-lep ou Bitolj de l’autre. Ce sont les mêmes hivers froids et neigeux, les mêmes étés brûlants, quoique moins humides (v. fig. 3). Enfouies sous des tempêtes de neige, les campagnes macédoniennes se transforment en été en une steppe poussiéreuse, qu’aggravent encore les sols pulvérulents des anciens fonds lacustres. Les villes mêmes, non pavées, sont ou des cloaques boueux ou des pistes poudreuses, dont la grisaille macule les maisons. Le contraste entre les hautes pressions du Nord et les basses pressions de la mer tiède amène en hiver les vents du Nord, du Nord-Ouest, le vardarats, comme on dit là-bas. 11 faut le voir de Skoplié, à l’automne, amonceler les nuages sur la masse déjà ténébreuse du Char, estomper l’horizon, fonçant en tempête, entraînant des tourbillons de poussière, plongeant la ville presque dans la nuit, précipitant vers le 0° le mercure du thermomètre. Jusqu’à Salonique la température s’abaisse soudain, faisant passer certaines années la moyenne thermique de janvier de 9°6 à 1°, gelant parfois le golfe, réceptacle d’eaux douces abondantes et serré entre des côtes hautes. Enfin, si les pluies ne sont plus nettement aussi fortes qu’en Vieille Serbie ou Bulgarie, elles dépassent souvent 50 centimètres, quelquefois atteignent 70 centimètres annuels. Si le maximum n’est plus un maximum d’été, comme à Sofia ou à Vranié (en juin), il arrive que dans des années très pluvieuses, à côté d’un maximum d’automne, l’été fournit encore un pourcentage important. Les tableaux du Ministère de FAgriculture de Belgrade montrent que pour la Macédoine iougoslave 24,9 0/0 des pluies tombent en hiver, 26,5 0/0 au printemps, 19,4 0/0 en été, 29,2 0/0 en automne1. La Macédoine intérieure est encore le pays des arbres de l’Europe centrale : ni les bois de chênes, de hêtres, de châtaigniers, ni les conifères du Nord n’y 1. ALTITUDE TEMPÉRATURE MOYENNE PI.UVIOSITÉ MOIS LE MOIS I.E ANNÉE MOIS I.E MOIS LE (in.) + FROID 4- CHAUD (mm.) HUMIDE + SEC Skoplié . . . 245 ---t°l 24°1 521 59 (févr.) 10 (août) (*) Prilep. . . . 676 1°1 22»8 410 83 (mai) 1 (août) Bitolj. . . . 620 ---1°2 21°6 677 75 (nov.) 35 (sept.) (**) Cf. Prizren. . 437 0°1 23» 764 118 (oct.) 29 (févr.) Sofia. . . 540 ---2»9 22 »8 556 87 (juin) 29 (févr. (*) moyennes 1871-1890. — (**) le type moyen n’est pas toujours topique : en 1897, à Bitolj, avec un total annuel de 634 mm., le maximum était en mai (130 mm.) ; en 1904, année très pluvieuse (901 mm.), le maximum fut en octobre (207 mm.), mais mai et juin fournirent à eux seuls 179 mm. (91+ 88) ; à Skoplié la moyenne des deux années 1917-1918 (505 mm.) montre deux années peu pluvieuses ; le maximum moyen fut en mai (57 mm.), le minimum moyen en février (21 mm.). Vranié, en Serbie, sur la Morava, a un total de 672 mm., mais son maximum en juin (70 mm.).