108 LA NOUVELLE MACÉDOINE HELLÉNIQUE. stagnantes ou dormantes. Les investigations des médecins envoyés par la S. D. N. ont trouvé surtout ces moustiques. Cependant, durant quelques années, par exemple, lors des épidémies de 1916-1917 ou 1922-1923, on a constaté une invasion de superpictus, qui apporte la fièvre tropicale, invasion qui coïncide avec l’arrivée en masse ou de soldats venant de pays paludéens (Dardanelles par exemple) ou de réfugiés d’Asie Mineure. Des médecins grecs ont donné les chiffres — pour toute la Grèce — de 55 % en été, de 73 % en automne pour le Plasmodium falciparum, qui donne la tropica, et seulement de 34 % en été, de 14 % en automne du Plasmodium vivax, vecteur de la tertiana1. Ce ne sont pas seulement les régions marécageuses qui abritent l’ano-phélisme : la zone proche du Vardar, des lacs, des marais environnants est particulièrement infestée. Mais la steppe au Nord de Salonique est, elle aussi, remplie de petites mares, d’une vingtaine de mètres de long sur 5 ou 6 de large, de 10 à 20 centimètres de profondeur. Les ravins, les fossés, tels que ceux qui bornent la colline de Toumba au Nord-Est de Salonique et, dans la ville même, les citernes, les puits, mal entretenus, les jardins potagers des faubourgs, les ruisseaux des rues sont autant de gîtes à larves. Les observations faites dans les montagnes, aux monts Khortiatch, (N. de Salonique) à 1 200 mètres, dans les vallées de la Macédoine orientale, y montrent également les anophèles : ainsi dans la haute vallée de la Zélova, qui descend du col de Pissodéri sur l’Haliac-môn, aussi bien à 1 007 mètres au Nord (Zélova) qu’à 750 mètres au Sud (confluent de la Bresnitsa) et sur les rives du lac de Prespa (863 m.) : les berges, les prairies des fonds, les îlots de sable, créent, malgré le courant, foule de réceptacles larvaires d’anophèles. Cependant les zones basses restent le plus paludéennes. Rien n’est plus topique, par exemple, que la répartition des indices endémiques autour du lac de Castoria (v. fig. 23). Le lac de Castoria, à 687 mètres d’altitude, s’étend entre des montagnes de 8 à 900 mètres au Sud, de 12 à 1 500 mètres au Nord, à l’Est et à l’Ouest : : c’est une mare de 3 000 hectares, aux eaux verdâtres et limoneuses, polluées encore par les détritus de la ville, perchée sur une petite péninsule à l’Ouest. Si l’on trace autour du lac trois cercles concentriques, éloignés respectivement de 500 mètres, 1 et 2 kilomètres, on trouve pour les villages de ces trois zones les indices endémiques suivants : lre zone: localités situées à quelques centaines de mètres aux bords du lac : indices de 31,1 à 21,8 % ; 2e zone : villages situés à moins de 1 kilomètre et de 50 mètres d’altitude au-dessus du rivage : indices de 7,2 à 4 % ; 3e zone: villages situés à plus de 2 kilomètres du lac : indices de 3,7 à 0 %2. Preuve de l'influence du lac sur la répartition du paludisme. Autre exemple : le marais du Roudnik, au Sud-Ouest du lac d’Ostrovo : lre zone: villages distants de moins de 1 500 mètres du marais : indices de 68 à 21 % ; 2e zone: villages compris entre 1 500 mètres et 3 kilomètres : indices de 64 à 7 % ; 1. Lacaze : L'étude des réservoirs de virus malarique indigènes en Macédoine (Bull, de la Soc. de Path. exot., 9 octobre 1918, pp. 760-772). — Cardamatis : Le paludisme en Macédoine (La Grèce médicale, Athènes, juillet-septembre 1918, pp. 21-30). 2. Bussière : Paludisme et drainage: travaux exécutés dans la région d’Eksissu, Macédoine occidentale (Bull, de la Soc. de Path. exotique, 12 juin 1918, pp. 517-530).