320 SALONIQUE. posa au réseau des rues parallèles et perpendiculaires un système de voies diagonales. Le réseau à angles droits n’avait aucun inconvénient jadis. Mais, aujourd’hui cette ville toute en pentes n’est plus seulement gravie par les piétons, les portefaix, les chevaux et les ânes. Aujourd’hui, les automobiles doivent gagner le sommet, entre autres, cet admirable site de l’Acropole qui, au delà des remparts, dominant le golfe de l’Olympe à la Chalcidique, peut devenir la promenade favorite des Saloniciens. La pente générale étant Ouest-Est, on pouvait l’aborder de biais par un zigzag d’avenues. En même temps, ces diagonales, placées de part et d’autre du Centre, permettaient, des hauteurs comme du bas de la ville, de se rendre plus rapidement vers les deux périphéries, de l’Acropole vers le port ou des gares vers les Campagnes. Pour compléter les facilités de la circulation urbaine, un réseau bien étudié de tramways, copié au reste sur celui de Marseille, dont le plan général ressemble assez à Salonique : quartier industriel et ouvrier à l’Ouest, quartier bourgeois et de plaisance au Sud-Est, avec, au milieu, la ville des affaires. Les voies se modèlent sur la circulation même. Au Centre, une boucle qui ceint le quartier commerçant, avec sens unique dans les voies perpendiculaires à la mer et étroites. Les grandes lignes du sens Ouest-Est se prolongent à l’Ouest en éventail vers la banlieue peuplée (route deBitolj, de Serrés, etc.), et à l’Est se resserrent au contraire dans les longues avenues, puis sur la « Riviera » de Calamaria. Le nouveau réseau s’insinue peu à peu dans la Salonique, qui trace ses rues, monte ses immeubles. Il sera achevé avec la ville. Salonique n’a guère encore donné ses soins qu’à son centre affairé, qu’à son port achalandé. Le commerce d’abord. Mais Paris non plus ne s’est pas fait en un jour.