106 LA NOUVELLE MACÉDOINE HELLÉNIQUE. sont les lacs de Boutkovo et d’Achinos (ou Takhinos), traversés par la Strouma, et les marais de Philippes dans la plaine de Drama. Ainsi dans toutes ces plaines, dépôts lacustres, prédominance de sols argileux, imperméables, qu’une agriculture rudimentaire n’a pu encore transformer. La Macédoine est certainement la région la plus marécageuse de la Grèce : sur une superficie de 34 153 kilomètres carrés, la Macédoine hellénique n’a pas moins de 267 895 hectares en lacs et marais, se répartissant ainsi : Départements Marais Lacs Serrés ....................................2 858 120 000 Saloniquc..................................27 302 19 697 Pella......................................8 330 36 500 Flôrina..............i . . . 1551 28 400 Drama......................................16 487 1 600 Cozani......................................4 516 650 La majeure partie des eaux stagnantes se trouve donc dans la Macédoine orientale et la Macédoine centrale. Rien n’est plus caractéristique de ce paysage que les marécages persistants de la Campania, renouvelés par les pluies d’automne, alimentés par les inondations des rivières, qui viennent de la périphérie montagneuse. Le centre, les marais de Giannitsa, forme une immense cuvette, dont les bords sont à peu près à l’altitude du littoral du golfe, 5 à 8 mètres. Les limites en sont variables, formées de boue marécageuse. La profondeur aux basses eaux est de 1 à 2 mètres. Le terrain boueux, qui entoure cette grande lagune permanente, est, en outre, creusé de canaux artificiels, de 2 à 4 mètres de large, de 1 kilomètre de long, distants de 2 kilomètres chacun, parcourus par les barques des pêcheurs, qui, du reste, n’y peuvent passer la nuit, dès juin, vue la quantité de moustiques. Il en est à peu près de même sur les lacs de Chalcidique ; durant 25 kilomètres le long du lac Bessikion, 8 kilomètres le long du lac de Langada, l’eau peu profonde est couverte d’une végétation de joncs. On a pu écrire des bains sulfureux de Langada que les « pauvres baigneurs y échangent leurs rhumatismes ou leur goutte contre les formes les plus graves du paludisme j»1. Le climat salonicien. — A ces conditions topographiques, si favorables au pullulement des moustiques, s’ajoutent des conditions climatiques également malheureuses. Comparé au climat nettement continental des hautes plaines de la Macédoine septentrionale, les basses plaines de la Macédoine du Sud peuvent constituer une zone de climat spécial, intermédiaire entre le climat continental et le climat méditerranéen. Malgré des traits tout méditerranéens, comme la sécheresse estivale, le froid des hivers y chasse de nombreuses espèces méditerranéennes, comme l’olivier (sauf en Chalcidique). Les moyennes du mois le plus froid à Salonique (janvier) varient entre 4°8 et 5°7 ; celles du mois le plus chaud (juillet) entre 25°9 et 26°92. 1. Cardamatis : Compte rendu sur notre activité pendant la mission de l’été 1926 pour la restriction du paludisme en Thrace et en Macédoine (in : Ligue antimalarienne hellénique, Athènes, 1929, in-8°, 176 p., pp. 93-121). 2. Eredia : Sul clima di Salonicco (Bollettino délia Societa geografica italiana, 1916, pp. 986-1006). — Raulin : Die Regenverteilung auf der Balkanhalbinsel (Meteorologisehe Zeitschrift, 1895, pp. 426-431)- — Valdiguié : Contribution à l’étude du climat de Salonique (Cahiers d’Orient, n° 2, 1er octobre 1918, in-12, 102 p.).