222 LA MACÉDOINE BULGARE ET LES MACÉDONIENS EN BULGARIE. tiquent couramment la rotation des cultures, l’assolement quadriennal pour les bonnes terres (blé, avoine, cultures sarclées, jachère), triennal pour les mauvaises (céréales d’hiver, maïs, jachère), exceptionnellement biennal. Dans les régions qui nous intéressent, ciest-à-dire où se rendent les émigrés, Plovdiv, Bourgas, Varna, Mastanli, Pachmakli, Stara Zagora, Pétritch, la jachère occupe 38 % de l’étendue cultivée, soit en chiffres ronds les 2 /5. En Macédoine, au contraire, le système est plus arriéré : avant la grande immigration micrasiatique, on pratiquait surtout la culture biennale (blé, jachère), comme dans la Campania de Salonique, plus rarement triennale (cultures sarclées, blé, jachère), comme sur les bonnes terres de Serrés, Flôrina ou Castoria ; l’assolement des quatre ans ne se rencontre guère que dans la zone très favorisée de la Karadjova, abritée du Nord, parcourue d’eau, irriguée, grâce à son rempart de hautes montagnes. La jachère occupe le tiers de la surface cultivée. Il faudrait faire entrer en ligne de compte cette jachère pour apprécier le rendement des terres macédoniennes et bulgares. C’est ce que ne semble pas avoir fait le comité chargé d’élaborer un barème des terres. Naturellement les délégués, grecs et bulgares, lui ont fourni des chiffres aussi différents que possible. Mais, sans tenir compte de l’immensité des marais macédoniens, il a accepté ceux qui ne paraissent être vrais que pour les terres cultivées, autant qu’on puisse faire des moyennes en ces matières. Les experts donnent donc les chiffres suivants pour le rendement des céréales et des légumineuses (en kilogs, par hectare) : Bulgarie Macédoine GRECQUE Froment...................................810 1 010 Maïs........................................................700 1 240 Orge........................................................830 1 230 Seigle......................................................750 920 Haricots....................................................480 7701 Pour les pâturages, on admet trois catégories : prairies irriguées (deux coupes par an) : 5 000 kilogs par hectare ; prairies non irriguées (une coupe) : 2 800 kilogs par hectare ; prairies marécageuses (mauvais foin) : 3 500 kilogs par hectare. Enfin foule de terres présentent des conditions spéciales : celles qui sont réservées à la culture du tabac, introduit au reste par les réfugiés dans des régions macédoniennes où il n’avait pas été cultivé encore (Chalcidique, vallée du Vardar, et, en général, dans les tchiflik) ; les vignes, soit anciennes, soit américaines ou hongroises ; les mûraies et les vergers ; enfin les plantations de petits chênes, qui ne servent guère qu’à procurer du bois de chauffage ou du charbon. Les prix moyens des récoltes sont évalués d’après les informations courantes de la Banque nationale bulgare et de la Chambre de Commerce de Salonique. En 1924, année qui précède celle des estimations, on payait le kilog de céréales2 : Bulgarie Macédoine grecque Froment....................................................1 fr. 35 1 fr. 69 Maïs........................................................0 fr. 86 1 fr. 07 Orge. ...................................................1 fr. 1 fr. 21 Seigle......................................................0 fr. 77 1 fr. 13 1. Chiffres établis à l’aide des statistiques de 1917, 1918, 1920, 1921. 2. Les prix, indiqués dans les sources, sont naturellement établis soit en leva, soit en drachmes. Nous avons fait la conversion sur la base de 1 franc pour 5 leva ou pour 3 drachmes.