146 LA NOUVELLE MACÉDOINE HELLÉNIQUE. sur 197 474 personnes — immigrés et indigènes des villages de réfugiés —, permirent de constater, sur un nombre de malades plus considérable (non que les maladies fussent plus nombreuses, mais les visites sont plus fréquentes), un pourcentage de morts moins élevé : 121 185 malades en 1927 (626 %) et 2 487 morts (14,76 %) ; 126 189 malades en 1928 (639 %) et 1 950 morts (12, 64 %). Sur ce total, les paludéens furent 56 251 (290 %) en 1927 et 68 508 (346 %) en 1928 ; le nombre des décès pour paludisme passa à 409 (2,42 %) en 1927 et à 345 (2,23 %) en 1928. Quelques exemples précis montreront mieux encore les efforts et les progrès accomplis. Le dispensaire rural de Catô Thodoraki (secteur de Kilkis) a sous sa dépendance des colonies de montagnards (cotes 600-650), dans lesquelles ont été installées 819 familles du Pont (2 594 colons). Les morts, enregistrées parmi eux, dans le trimestre d’été de 1924 (juillet-septembre) atteignaient le chiffre de 169 : c’étaient des dysenteries, des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes, bilieuses, hémo-globinuriques et paludéennes. Durant la même période de 1925, où le dispensaire venait d’être créé, on n’enregistra que 13 décès. Dans la colonie de Guirbatséli (dispensaire d Armoutsi, secteur de Kilkis), où furent établies 202 familles (666 réfugiés), le nombre des morts, presque toutes dues au paludisme malin, passa durant l’été de 140 en 1924 à 7 en 1925 (ce dernier chiffre comprend même les six autres colonies du dispensaire, soit 891 familles, 2 727 individus). La mortalité due aux autres maladies n’est pas moins en décroissance : 1927 1928 Malades Morts Malades Morts Infections typhiques..... 208 21 136 8 Dysenterie......... 749 25 294 10 Grippe........... 9 208 215 2 919 46 Rougeole.......... 902 20 268 6 Scarlatine......... 107 22 91 13 Diphtérie.......... 74 10 49 7 Dengué.......... --- --- 108 2 Hémoglobinurie....... 253 31 176 27 Tuberculose........ 945 185 855 1551 Plus significative encore est la comparaison des naissances et des décès chez les réfugiés agriculteurs de Macédoine. Les mois d’automne sont parmi les plus meurtriers. Or, pour ne s’en tenir qu’aux trois premières années, où les ré¬ fugiés ont le plus souffert et où le service sanitaire débute, nous constatons : Personnes DÉCÈS Naissances 1924 (septembre-décembre). . . 384 402 4 480 2 009 1925 (octobre-décembre). . . . 427 462 1 623 2 715 1926 (octobre-décembre). . . . 435 977 1 323 3 007 Au total, de juin 1924 à juillet 1927, le nombre des décès fut de 22 368 contre 35 511 naissances. Les régions les plus éprouvées sont moins les zones basses de la Macédoine, où le paludisme est cependant le plus terrible, que celles où la lutte contre le paludisme a été le moins intense. Il est assez symptomatique d’observer que la 1. Metalinos : Le service sanitaire de la colonisation... au cours de l’année 1928. Salonique, 15 janvier 1929, folio 14 p.