LE MILIEU. 107 L’hiver est assez variable, souvent très froid quand souffle le mistral de là-bas, le vardarats, au reste assainissant. Durant les dix-neuf années d’observations bulgares (1893-1911), les minima entre 0 et — 5° ont été enregistrés dix-neuf fois (neuf fois en décembre, dix en février), les minima entre — 5° et — 10°, treize fois (trois en décembre, cinq en janvrier, cinq en février). Cependant la moyenne mensuelle thermique a varié seulement de 10°6 à 5°2 en décembre, de 9°6 à 1° en janvier, de 10°3 à 2°8 en février. En 1917-1918 les maxima extrêmes ont été de 18°5 (décembre), 17° (janvier), 20° (février), les minima extrêmes de— 4°5 (décembre), — 6°8 (janvier) et — 2° (février). Les pluies tombent nettement en hiver : les mois les plus pluvieux sont novembre (68 mm. 8), décembre (60 mm. 9) pour une moyenne annuelle de 546 mm. 2. Le printemps est chaud, mais court. Les moyennes de mars, avril et mai sont respectivement de 10°1, 14° et 19°4 ; les maxima de 26°, 29°9 et 35°7 ; les minima de — 3°, 0°6 et 6°7. C’est là que se produit le second maximum de pluies (mai : 59 mm. 9 en dix jours). Ces petites ou moyennes pluies de printemps sont particulièrement dangereuses : elles se prolongent durant des heures, se renouvellent à courts intervalles, multiplient les flaques d’eaux, les mares, terrains propices à la vie des larves de moustiques, qui se développent durant cette saison. Ainsi, après plusieurs années assez sèches, les pluies de printemps 1915(55 mm. 9), du printemps 1916 (88 mm. 6) favorisèrent une véritable épidémie de paludisme, qui s’abattit sur les armées alliées. Au contraire après le printemps de 1918, par exemple (31 mm. 7 en avril, et 31 mm. 4 en mai), l’été fut plus salubre. L’été est brûlant et sec. Ce sont les trois mois les plus chauds et les moins humides. En juin, température moyenne de 23°5, maximum absolu de 38°3. En juillet, moyenne de 26°6 et maximum de 39°3. En août, moyenne de 25°8 et maximum de 40°6. Les moyennes mensuelles de certaines années sont souvent plus fortes : par exemple on constate une moyenne de 29°5 en juin 1917, de 28° en juin 1918, de 29°9 en juillet 1918, de 29° en août 1918. Les chutes de pluies sont pour les trois mois d’été de 44 mm. 1 (juin), 25 mm. 4 (juillet), et 31 mm. 3 (août), avec une nébulosité faible (3,3 ; 2,2 ; 2,3). Le nombre de jours pluvieux est de 8,6 en juin, de 5,3 en juillet, et de 4,4 en août. Cette chaleur et cette sécheresse sont particulièrement propices à l’éclosion des œufs d’anophèles, qui ont besoin d’une température minima de 20° pour éclore, et au pullulement de ces moustiques. L’automne est court. La moyenne mensuelle s’abaisse dès septembre (22°), s’accentue en octobre (17°5) et novembre (11°3). De forts minima apparaissent : 8°, 0°6 et — 4° pour chacun de ces trois mois. Alors recommence la saison pluvieuse (respectivement 40 mm. 1, 53 mm. 1 et 68 mm. 8) ; les trois derniers mois de l’année donnent le tiers de la chute annuelle (182 mm. 8 en moyenne) et parfois en un mois presque cette quantité : une fois 159 mm. 6 en octobre ; une autre 204 mm. 5 en novembre. C’est l’époque des crues torrentielles : les rivières multiples débordent et inondent les terrains bas environnants. Ces mares subsisteront durant tout l’hiver et le printemps et, à moins d’un hiver rigoureux, demeureront des gîtes pour les larves d’anophèles. Le paludisme en basse Macédoine. — Comme ailleurs, ces conditions naturelles permettent la multiplication des moustiques, entre autres des anophèles. Ce sont les mêmes espèces que dans la haute Macédoine, avec une prépondérance marquée du maculipennis, qui préfère — nous l’avons déjà vu — les eaux