LES COLONIES RURALES. 151 Superficie totale (kilomètres carrés)1 Hectares distribués Macédoine orientale. . — centrale . , — occidentale 8 320 15 625 10 207 195 889 358 995 107 710 34 152 662 594 Le nombre des colonies rurales était, à la fin de 1928, de 1 388, anciens villages repeuplés, quartiers nouveaux accolés aux vieux villages, villages absolument neufs (v. fig. 29). 639 colonies dans la Macédoine orientale ; 509 colonies dans la Macédoine centrale ; 240 colonies dans la Macédoine occidentale. Les zones de beaucoup les plus denses sont les zones basses, où nous avons déjà étudié les mesures sanitaires prises : ainsi 205 colonies dans la circonscription de Drama (vallée de basse Mesta et marais de Philippes) en face de 103 colonies seulement dans le district montagneux de Sidirocastron (Démir ¡Hissar) ; 142 colonies dans le secteur de Kilkis (vallée du Gallicos, rives Est du lac Doïrane) contre 39 colonies en Chalcidique, surtout occidentale ; 133 colonies dans la zone de Cozani (vallée de l’Haliacmôn et Sud du bassin de Kaïalar), tandis que la région, presque entièrement montagneuse, de Castoria, n’en aligne que 35. La naissance des villages : les sites. — Le choix de la colonie est souvent imposé par les conjonctures mêmes de l’échange démographique. Ce sont les terres laissées par les émigrés turcs ou bulgares, qui de beaucoup sont le plus nombreuses, et les nouveaux colons se substituent aux anciens agriculteurs, les villages anciens ne font que changer de population : sur les 662 000 hectares distribués, 482 000 appartenaient aux Turcs ou aux Bulgares. D’autres terres furent expropriées, enlevées aux grands propriétaires grecs (environ 48 500 ha.) ; d’autres vinrent du domaine public (39 000 ha.) ; enfin des terres furent réquisitionnées (26 000 ha.) et même louées (10 500 ha.). Nous ne pouvons pas étudier tous les sites. Contentons-nous de quelques exemples. Du littoral rocheux qui forme la baie de Cavalla à la plaine de Drama au Nord s’étend une zone montagneuse qui, entre la vallée encaissée de la Mesta (Nestos) et les marais de Philippes, ondule de 300 à 700 mètres, sans que les sommets ne dépassent guère 1 200 mètres (1 194 au S.-E. de Lécanè)2. De tout temps, entre la vallée de f Est, sauvage, torrentueuse, et la plaine impaludée de l’Ouest, les pentes de cette douce montagne, souvent plantée de tabac et de vignes, ont porté de petits villages. Sur les versants exposés au Midi, en plusieurs lignes les villages s’étagent : vers les cotes 200, 300, dominant directement la plaine de Philippes ou la plaine alluviale formée par la basse Mesta ; une seconde bande, plus septentrionale et plus élevée, vers 600, 700 mètres ; enfin, en arrière, en de petits bassins fermés de petits bourgs, comme Lécanè. Là, il n’y a guère de nouveaux groupements : presque tous les villages ont été dépeuplés par le départ des Bulgares et des musulmans, repeu- 1. Chiffres approximatifs, les circonscriptions administratives ne correspondant pas tout à fait avec les bureaux de colonisation. Sauf indications contraires, les chiffres de la colonisation sont tirés des tableaux statistiques dressés par la Direction générale en juillet 1929, et arrêtés à la date du 31 décembre 1928, pour la Macédoine et la Thrace. Des totaux nous avons soustrait les quatre circonscriptions de Thrace (Alexandroupolis, Comotini, Xanthi et Orastiados). 2. Service géographique de l’armée hellénique : carte au 1 : 100 000, feuille de Doxaton-Lécanè.