— 351 — pation des hommes à qui vous donnerez vos suffrages doit être de s’appliquer à concilier ces intérêts de manière que le bien de tous soit obtenu par le moins d’inconvénients possible pour chacun. « Nos institutions nationales ont pour base l’autonomie de la commune, Cette autonomie fut la force de nos aïeux et nous lui devons beaucoup de monuments de sagesse et de richesse. Elle fut le bien grâce auquel les habitants de la ville et ceux de la campagne formaient un seul peuple. Pour reconquérir cette force et pour raffermir ce lien, il est nécessaire de remettre ces institutions en vigueur et d’appeler à la vie civile le peuple tout entier. On n’y peut parvenir que par l’usage de la langue nationale. « Mais l’introduction de cette langue dans la vie publique doit nécessairement se faire avec une lenteur graduée, afin que les citoyens qui, pour les besoins de la vie, emploient la langue italienne, ne risquent pas de perdre ce qu’ils ont acquis et ce qu’ils possèdent au prix de leur travail et de leurs fatigues. D’ailleurs, la langue italienne devra toujours être cultivée comme un moyen de relations intellectuelles avec un peuple dont la civilisation est supérieure à la nôtre, chez lequel jusqu’ici nous avons puisé en abondance et d’où notre art et notre littérature ont tiré tant d’éclat et d’honneur. « Les institutions judiciaires et les lois civiles sur lesquelles, depuis un demi-siècle, sont