— 65 — nets furent écrits à Lucques et vivement loués par Tommaseo. A Ravenne, près du tombeau de Dante, il interroge le Poète sur l’avenir des Slaves et le proclame l’inspirateur de notre Ri-sorgimento. A Lucques, aussi, il composa le poème Karagiurgievka (1849-1850) où il rend hommage aux glorieuses actions de Georges le Noir et annonce l’Unité Nationale, sous les auspices de la Serbie ; son ami le professeur De Rubertis — originaire des colonies slaves de l’Italie — publia une traduction italienne de ses poésies et se fit en Italie le propagandiste de la poésie et des aspirations serbes. Le voyage que fit en Italie le père du Risor-gimento tchèque, Ivan Kollar, exerça une grande influence sur nos étudiants de Padoue. On peut aisément affirmer que la rencontre de Kollar à Venise (1841) avec le ragusain Pozza et avec le zaratin Félix Schiavone, descendant d’André,1 représente pour la Dalma-tie une date historique. Au contact du grand patriote slave, le jeune ragusain s’enthousiasma. Et de Padoue, dans une lettre annonçant l’envoi de plusieurs de ses poésies serbes, (24 décembre 1841) il disait : « Je ne convoite pas les lauriers poétiques ; mais je crois que l’éducation littéraire du peuple est un puissant moyen 1 André Médulitch dit le Schiavone, né à Sebenico (1522-1582) fut le plus illustre élève du Titien et un des plus grands coloristes de l’école vénitienne. 5