— 278 — l’Italie, l’auguste mère de la pensée humaine et du droit, que s’adresseront les dernières pages de cet écrit. Nous comprenons parfaitement que nous n’avons pas le droit de tracer à l’Italie un programme de politique extérieure. Mais, en ce qui concerne ses rapports avec les peuples slaves du sud, nous nous reconnaissons le droit et le devoir de parler aux hommes politiques de la nouvelle Italie un langage franc et viril. Ce langage, modeste écho de la pensée de 12 millions de Slaves, s’adresse aux hommes judicieux d’un très noble pays, non pas au groupe des intransigeants, qui sont d’ailleurs incapables de couvrir la grande voix du traditionnel bon sens italien. Vraiment, c’est chose facile d’errer à travers le champ des folles aventures et des programmes qui n’engagent personne ; c’est beaucoup plus facile que de se maintenir dans le sillon tout en profondeur tracé par les générations disparues, et que de rejeter le dilettantisme politique et les collaborations avec les forces étrangères à l’âme italienne. Cependant la vertu de la modération fut toujours un des essentiels caractères du peuple italien. Elle triomphera. Après la claire vision des faits et après avoir constaté l’abus qu’on a fait de sa bonne foi, le peuple italien, nous en sommes as--surés, refusera l’assentiment à une politique réactionnaire, anti-démocratique, à une politique d’oppression qui, immanquablement apporte-