— 59 — nal, qui exerça sur le nôtre une profonde influence, pour les mêmes raisons qui l’ç>nt produit. Comme, réciproquement, le réveil plus spécifiquement serbe influa beaucoup sur la renaissance grecque, bulgare et aussi roumaine. Si l’on ne tenait pas compte de cet axiome sociologique, on se condamnerait à une éternelle ignorance sur l’origine et sur le développement d’un facteur européen qui cependant a eu assez d’importance pour hâter l’explosion de l’énorme incendie européen ; ou bien on s’exposerait à être fortement soupçonné de mauvaise foi. La nation tchèque, la magyare et la polonaise, pour nous borner à l’Orient Européen, ont subi des transformations identiques : domination exercée par l’élément étranger — réveil national — mouvement unitaire. Quiconque, par exemple, ayant connu Prague en 1830 l’aurait revue en 1900, aurait pu, disent les historiens bohèmes, croire avoir vu deux villes de deux pays essentiellement différents. Aujourd’hui, on fait grand état de l’architecture comme indication de nationalité : eh ! bien, la merveilleuse architecture qui met Prague parmi les plus belles cités médiévales du monde n’est pas l’architecture slave. Pourtant, qui oserait demander aux Tchèques d’abandonner leur individualité nationale par amour des constructeurs de leurs